Les datacenters français évoluent vers des architectures de type fabric
Le cabinet IDC a réalisé une étude sur l'évolution des datacenters en France, étude sponsorisée par Juniper. Le SDN apparaît comme la solution capable de répondre aux besoins de performances et d'automatisation des tâches, mais il demeure encore mal connu d'une majorité des entreprises.
À la demande de Juniper, IDC a mené, en mars dernier, une étude sur la perception et les projets en matière de datacenters et de SDN de 80 entreprises et services publics français de plus de 1.000 salariés, dans tous les secteurs d'activité (*). La conclusion est que le datacenter constitue un enjeu stratégique. Il concentre les innovations des produits et des services destinés aux clients comme aux citoyens. Infrastructure critique, tout incident pénalise gravement l'activité des unes comme des autres. Conséquence, près de la moitié (47%) y ont consacré de 10 à 20% de leur budget IT en 2013, avec une moyenne de 19% et des pointes à plus de 40%. Si, globalement, son montant ne connaît que de faibles fluctuations, sa composition varie avec les années. Ainsi, entre 2011 et les prévisions de 2016, la part consacrée aux serveurs devrait diminuer de 4,2%, tandis que celle du stockage augmenter de 2,2% et celle du réseau de 6,2%.
Les fabric ont grimpé de 5 à 37%
Une révolution transforme d'ailleurs ce secteur avec une évolution de l'architecture traditionnelle à trois niveaux (coeur, agrégation et accès), puis à deux niveaux (coeur, agrégation-accès), puis en une architecture plate de type fabric (matrice Ethernet). Par exemple, entre 2011 et 2014, la part des architectures classiques a diminué de 61% à 44%, tandis que celle à base de fabric a grimpé de 5% à 37%. Le passage à cette architecture fabric est prioritairement déclenché par le souci de sécurité, avec la mise en oeuvre d'un Plan de reprise de d'activité (42%), juste devant le souci d'améliorer la performance et la disponibilité des applications (41%). Conséquence du rôle stratégique du datacenter, la priorité des investissements va à la sécurité (61%), devant le stockage (51%), qui doit faire face à l'explosion de la bande passante, suscitée par la vidéo, les communications unifiées et les applications pour mobiles. La rationalisation et la consolidation du datacenter arrivent en troisième position (50%), devant la virtualisation (48%) et l'automatisation (40%). Le Cloud, privé, public ou hybride, tient la dernière place (8%).
L'un des grands soucis des entreprises porte sur la réduction des tâches manuelles d'exploitation, de configuration et le désir de les automatiser. Le Software Defined Network (SDN) apparaît comme la solution, mais le concept est encore mal connu. Même si 25% des entreprises en ont une bonne connaissance, pour 74% d'entre elles, celle-ci est faible. Seulement 4% ont déjà installé ce type de solution et à peu près autant l'ont testée et prévu de la déployer dans les douze mois. Mais 89% n'ont pas testé ce concept. Pourtant, les avantages du SDN se dégagent nettement. En premier lieu (51%), il permet d'adapter le réseau aux besoins des applications. Ensuite (47%), le SDN offre une gestion centralisée et dynamique des ressources du réseau. Après l'amélioration de la sécurité (44%), arrive l'automatisation de la configuration et de la mise en oeuvre des services de connectivité (43%). Un tir finalement assez groupé. Enfin, le SDN facilite le déploiement de services Cloud (30%).
Face à ces besoins, les entreprises réclament de leurs fournisseurs une gestion simplifiée de leurs équipements, une automatisation renforcée et une fiabilité améliorée.
(*) 34% avaient entre 1.000 et 2.000 salariés, 40% entre 2.000 et 5.000 et 26% plus de 5.000. Elles ont en moyenne 2,5 datacenter en France et 20% en ont entre 3 et 10. Ils sont majoritairement (73%) détenus et gérés par l'entreprise.
(en schéma : l'architecture MetaFabric de Juniper)