Les constructeurs de mobiles doivent s'adapter face à la crise
Au premier trimestre 2009, les ventes de mobiles ont décroché. Nokia, Sony Ericsson et Motorola figurent en tête des plus touchés. Seules les ventes de smartphones sont en hausse, poussées par des opérateurs qui espèrent augmenter, grâce à eux, le trafic de données sur leurs réseaux.
Alors que les principaux fabricants de téléphones mobiles s'apprêtent à publier leurs comptes du premier trimestre 2009 à partir de la semaine prochaine, les premières études sur l'évolution des ventes mondiales de terminaux commencent à paraître. Et les tendances qu'elles dessinent laissent apparaître un tableau sinistré, ne présageant rien de bon pour la suite de l'année. Des ventes en chute de 18 % Ainsi, compilant les données des analyses financières consacrées aux fabricants, Reuters estime que les ventes pourraient avoir reculé de 50 millions d'unités (à environ 241 millions), soit une chute de 18% par rapport à l'année précédente ! Après un dernier trimestre 2008 difficile (une baisse des ventes de 4,6%), l'effet fêtes de fin d'année ne parvenant pas à compenser l'impact de la crise économique, la plupart des spécialistes avaient revu en baisse, en début d'année, leurs prévisions pour l'année 2009, les estimations tablant alors sur un marché en recul d'au moins 10%. Manifestement, si le sondage réalisé par Reuters se confirme, la chute pourrait être d'une amplitude plus grande. Les canaux de distribution épongent leurs stocks Si l'approfondissement de la crise économique explique l'essentiel du recul, les analystes notent aussi que les fabricants ont nettement ralenti les livraisons aux canaux de distribution, qui tentent d'éponger les stocks. Cette question constitue d'ailleurs le point central : la purge effectuée au premier trimestre sera-t-elle ou non suffisante ? De sa réponse dépend la capacité des fabricants à stabiliser la chute. En attendant, le recul brutal des ventes au premier trimestre n'annonce rien de bon pour résultats des fabricants. Sony Ericsson (dont la publication des résultats trimestriels est prévue le 17 avril), qui a émis un avertissement sur ses comptes du premier trimestre en mars, a ainsi déjà prévenu que ses ventes s'étaient littéralement effondrées : les analystes prévoient un recul de 37% des ventes, et s'attendent à une perte nette de l'ordre de 291 millions d'euros. La veille, Nokia aura aussi dévoilé ses comptes qui, selon les analystes, devraient être les plus mauvais depuis sept ans. Le groupe finlandais devrait ainsi voir sa part de marché baisser : elle reviendrait, à l'issue du premier trimestre, à 37,4%, contre 39,2% en 2008. Chez Motorola, la baisse atteint 47 % Autre victime importante de la crise qui frappe le marché : Motorola. Le constructeur américain, en grandes difficultés depuis plusieurs années, enregistrerait une chute de 47% de ses ventes. En revanche, la situation semble meilleure pour les deux principaux fabricants asiatiques, qui devraient gagner des parts de marché sur leurs concurrents. La donnée comme relais de croissance Samsung pourraient ainsi ne voir ses ventes reculer que de 4%, alors que celles de LG sont attendues en baisse de 14%. Dans cet environnement dépressif, les analystes vont toutefois scruter avec attention les chiffres des ventes de smartphone, le seul segment du marché attendu en hausse. Malgré les coûts de commercialisation supportés par les opérateurs pour ce type de mobiles, la croissance des revenus de données qu'ils suscitent incitent en effet les opérateurs à poursuivre leurs efforts de ventes des smartphones. D'où des prévisions de hausse des ventes supérieures à 10% pour l'année. Et l'optimisme sur le marché des smartphones a aussi été conforté par les bons résultats trimestriels (décembre - février) que RIM a publié début avril. Source EuroTMT