Les budgets IT ont besoin de la variabilité des coûts du Cloud
Les centres de production informatique sont à la recherche de coûts variables pour leurs infrastructures. Ce constat explique pourquoi les entreprises se dirigent de plus en plus vers le Cloud.
Quand l'agence de recouvrement Deca Financial Services a été créée l'année dernière, - il s'agit d'une petite entreprise - elle avait deux possibilités en matière d'IT. Elle pouvait soit acheter ses propres serveurs, des licences de logiciels et engager un administrateur pour un coût total d'environ 700 000 dollars, ou bien se tourner vers un fournisseur de Cloud avec un coût s'élevant à environ 60 000 dollars la première année .
Au départ, James Hefty, directeur des opérations dans cette société située à Fishers (Indiana), ne croyait pas que l'option du fournisseur de Cloud soit possible. En effet, l'entreprise devait se conformer aux obligations réglementaires et aux exigences liées, par exemple, aux audits de ses clients.
Mais le fournisseur de Cloud, dans ce cas BlueLock, une entreprise située près d'Indianapolis, a précisé qu'il pouvait répondre aux règles de sécurité, garantir des niveaux de service et assurer le plan de reprise d'activité. « Nous avons rapidement réalisé, avec un peu d'analyse, que tout le monde y gagne », s'exclame James Hefty.
Deca dispose de ses propres réseaux, de son routeur, de son pare-feu et de son serveur placé au sein d'un système en lames de chez HP et dans un environnement VMware. Brian Wolff, vice-président des ventes et co-fondateur de BlueLock, explique que Deca est en train d'acquérir des services de Cloud, même s'il a des ressources dédiées car le Cloud peut s'adapter à la demande, est virtuel, résiste aux pannes et est accessible via internet.
En tant que nouvelle entreprise, Deca avait le choix. Les entreprises plus importantes ont peu de chances de réaliser un changement d'une telle ampleur comme une bascule sur les services de Cloud. Cependant, elles prévoient des budgets pour passer progressivement à des services à la demande et au Cloud, abandonnant des dépenses en capital (Capex), ajoutent des analystes.
« Nous n'avions jamais eu jusqu'à présent la possibilité de faire fonctionner du matériel sur un modèle opérationnel comme celui du logiciel » note Robert Whiteley, analyste chez Forrester Research. Mais aujourd'hui, les managers IT ont la possibilité d'acheter du matériel, de le budgéter et le considérer comme une dépense d'exploitation opérationnelle.
Les managers IT ont généralement mis de côté 70% de leurs budgets d'infrastructure pour les opérations en cours et la maintenance, avec le solde pour l'innovation.
Mais une étude Forrester réalisée sur quelque 2 600 PME et entreprises a trouvé que les managers IT envisageaient de réduire de 50% les dépenses pour les ...
Illustration (D.R.)
...opérations et le support IT. La partie innovation du budget se maintiendra à 30%, mais le solde va aboutir à une augmentation de la capacité à soutenir la croissance de l'activité.
Robert Whiteley affirme que les utilisateurs réinvestissent dans les capacités et par exemple établissent des plans pour acheter de l'espace de stockage à un fournisseur de Cloud, qui peut s'adapter aux besoins d'expansion de l'activité.
Le groupe Hackett, spécialisé dans la publicité, a vu dans sa propre étude le besoin d'adopter une approche variable de la budgétisation de l'IT. Les entreprises veulent avoir la possibilité de maintenir les coûts IT lorsque les revenus évoluent, ce qui revient à faire un approvisionnement critique à la demande.
Honorio Padrn, un responsable métier chez Hackett, précise que les utilisateurs veulent autant de variabilité que possible, et une évaluation des prix qui soit basée sur les usages quotidien et la consommation.
« Nous croyons que les conditions très instables qui caractérisent le climat économique actuel ne disparaîtront jamais totalement » précise Honoria Padrn dans le rapport qu'il a co-écrit. « Ainsi, étant ajustables, les systèmes de paiement à l'usage sont préférés aux technologies non flexibles, à coûts fixes et à forte densité capitalistique. »
En tant que start-up, Deca présente des avantages comparés aux établissements financiers, et n'a aucun problème juridique à traiter. Les Etats-Unis comptent plus de 4 000 sociétés de recouvrement tierces et la plupart sont petites. L'association des professionnels du crédit et du recouvrement déclare que 80% des entreprises membres comptent au maximum 13 employés, mais 80% des personnes travaillant dans l'industrie sont dans de grandes entreprises.
Mais parmi les plus grands établissements financiers, Rodney Nelsestuen, un analyste du groupe Tower, s'attend à ce que cette industrie s'intéresse aux services de Cloud afin de s'améliorer, principalement au cours des 18 prochains mois en raison des efforts réalisés par les gros fournisseurs IT pour adapter leurs services à cette industrie. « Les usines IT internes vont subir une pression grandissante pour réduire leur taille », conclut Rodney Nelsestuen.