Les Blue Ray définitivement piraté, Vista toujours aussi méchant
Encore un « scoop » de Boing Boing : un membre du groupe Doom9 est parvenu à extraire directement la « clef de traitement » des DVD « Blue Ray » haute définition. Doom9 dont fait également partie Muslix64, le premier hacker à avoir extrait la « clef de volume » des premiers films encodés avec cette nouvelle technologie. Bien sûr, les concepteurs de ce mécanisme DRM modifieront leur mode de protection, dans les limites de l'étroite marge de manoeuvre ne remettant pas en cause les lecteurs déjà commercialisés. Et il y a fort à parier que cette modification fera l'objet d'un nouveau hack dans les semaines suivant sa mise sur le marché. Voilà qui risque de provoquer bien du chagrin à Steve Jobs, l'homme qui veut « oublier » les DRM appliqués aux fichiers audio, mais qui ne perd pas de vue qu'il est le plus gros actionnaire privé de Disney... un détail qui n'a pas échappé à Bruce Schneier, lequel s'exprime dans un papier publié sur Forbes. A lire avec attention, car le polito-crypto-analyste reprend les thèses de Peter Gutmann sur les droits inquisitoriaux des DRM dans Vista. « Personne, chez Microsoft, ne se fait la moindre illusion : les DRM ne sont pas acceptés par le public, ils seront, tôt ou tard, hackés par des techniciens astucieux... une brèche qui, rapidement, sera colmatée, puis ré-ouverte derechef, puis recolmatée et ainsi de suite... c'est le prix que Microsoft doit payer pour séduire les industries cinématographiques » dit en substance Schneier. Payer avec l'argent des clients qui achèteront Vista. Payer pour qu'un jour l'Industrie du film toute entière se retrouve enfermée dans un mécanisme de protection propriétaire. Manoeuvre considérablement plus subtile et ambitieuse que celle d'Apple, puisqu'elle vise à « englober » les fournisseurs de matériel (chaine audio-vidéo etc) et de logiciel, en les obligeant à être « compatibles » avec les MS-DRM. Une mainmise prévisible depuis déjà quelques temps. Cette conquête est inéluctable: « The only advice I can offer you is to not upgrade to Vista » déplore Schneier. Mais pour combien de temps ? Quelques personnes s'orienteront vers OS/X, quelques autres vers Linux, mais l'immense majorité des informatisés est prisonnière de l'accoutumance à Windows, et ne pourra que suivre le mouvement. D'autant plus que, par le mécanisme des ventes liées, pas un seul nouvel ordinateur ne sera livré sans ce noyau. Notre seule chance, estime le cryptoanalyste, c'est que nous soyons assez nombreux pour, dans l'instant présent, dire « non » à Vista. Ainsi, Microsoft pourrait peut-être nous entendre. Schneier est un indécrottable optimiste