Les attaques DDoS atteignent un niveau record en 2014
Des attaques DDoS plus nombreuses et de taille plus importante, c'est la conclusion du 1er semestre 2014. Paradoxalement, c'est peut-être la qualité des défenses qui pousse les agresseurs à redoubler d'efforts.
Les attaques de type DDoS deviennent un événement régulier, on compte plus de 100 incidents sur la 1ère moitié de 2014, selon une étude d'Arbor Networks. La barrière psychologique du 100Gbps est franchie. Arbor publie une nouvelle édition de son Atlas du trafic mondial qui répertorie 290 fournisseurs de services Internet dans le monde et montre une tendance à la hausse constante sur les attaques volumétriques sur tous les points considérés, avec un doublement du nombre d'attaques sur le 20Gbps par rapport à 2013.
Mais les attaques super massives sur du 100Gbps ont grimpé pour atteindre un total de 111 attaques pour le premier semestre de 2014, principalement concentré au 1er trimestre qui en représentait 72. La plus grande attaque au 2ème trimestre était une agression 154Gbps NTP sur un datacenter espagnol, ce qui semble petit par rapport au monstrueux 325Gbps qui a frappé CloudFlare au mois de février. Pour remettre cela en perspective, il y a deux ou trois ans des nouvelles attaques supérieures à 100 Gbps auraient fait figure d'évènement extraordinaire, alors que maintenant c'est le type même d'évènement qui est détecté pratiquement quatre fois par semaine.
NTP protocole de choix pour les attaques
Les attaques de type NTP (Network Time Protocol) sont venues de nulle part fin 2013, suite à la mode qui faisait utiliser l'amplification DNS, ce qui a débuté avec l'assaut mené sur l'organisation anti-spam Spamhaus au mois de mars 2013. Heureusement, la mode des NTP semble avoir diminué légèrement pour l'instant, sans doute parce que les défenseurs ont pris conscience de la vulnérabilité de l'amplification. NTP est tout simplement le protocole de choix pour les grandes attaques, ce qui représente près de la moitié des attaques de 100Gbps ou plus.
Avec DNS et NTP, il existe deux autres protocoles dont les agresseurs ont abusé, il s'agit de SNMP (Simple Network Management Protocol), utilisé pour gérer les périphériques réseau, et Chargen (Character generator protocol), utilisée pour le débogage. Comme avec NTP, leur potentiel à être utilisés dans des attaques DDoS à été à peu près ignoré ces deux dernières années. SNMP ne représentaient que 0,1 % des attaques DDoS repérées par Arbor au T2 tandis que Chargen représente 1,4 %.
"À la suite de la tempête des attaques NTP de taille importante observées au T1, les attaques DDoS ont continué à être un problème au T2, avec une centaine d'attaques sans précédent sur du 100GB/sec jamais signalé jusqu'ici cette année", a souligné le directeur de l'architecture de solutions d'Arbor : Darren Anstee.