Leçons de sécurité naturelle
Plus la complexité d'une attaque paraît improbable, plus son efficacité résiste au temps, car l'analyse de ses mécanismes dépasse parfois la compréhension humaine. Tous les lecteurs des « Fourmis » de notre éminent confrère Bernard Werber se souviennent de la douve du mouton, un parasite des ovins dont le cycle de reproduction et de propagation est d'une rare complexité : la douve se développe dans le foie de l'animal, pond des oeufs qui sont éliminés par les voies naturelles, oeufs qui vont éclore puis infecter des escargots... lesquels escargots vont disséminer ces larves avec leurs mucosités. Les grappes de larves attirent les fourmis qui se font à leur tour infecter et dévorer de l'intérieur. Puis la larve prend le contrôle nerveux de l'insecte et le contraint à grimper sur une herbe haute qui sera, à son tour, broutée par un mouton... le cycle est enfin achevé Dancho Danchev nous conte également l'histoire improbable d'un autre cheval de Troie biologique : celui de Toxoplasma Gondii, vecteur de la Toxoplasmose. Toxoplasma Gondii passe d'un hôte à l'autre soit via ses déjections, soit à la mort du porteur, son cadavre étant dévoré par d'autres animaux... et notamment des rats. Là, Toxoplasma provoque une septicémie qui affecte notamment certaines parties du cerveau du rongeur et inhibe principalement ses réactions de défense vis à vis des chats, sans pour autant léser ses autres instincts de survie. Cette déficience sélective permet à Toxoplasma de retrouver son hôte de prédilection, nous apprend un article du New Scientist. Comme l'explique Danchev, Toxoplasma est un ZDE qui a pour première fonction d'annihiler très partiellement l'antivirus de l'ordinateur-rat, lequel ne s'aperçoit de rien puisque son système immunitaire continue de réagir face à un « test Eicar ». De telles probabilités surviennent pratiquement tous les jours dans le monde très réel des outils de sécurité périmétrique.