Le webRTC bute sur l'absence d'un standard codec vidéo
Les technologies internet comme HTML5 jouent un rôle central, le WebRTC a la même ambition. Pour le développer, le monde des télécoms investit largement les organismes de normalisation et présente ses propres solutions.
Le standard WebRTC (Real Time Communication) devrait chambouler la manière dont les communications sur Internet sont effectuées en ouvrant de nouvelles possibilités pour les opérateurs téléphoniques. En faisant collaborer le web et les télécommunications cette nouvelle technologie assure des communications à partir de son navigateur. C'est une interface de programmation d'application (API) permettant des communications par la voix, le chat, la vidéo et le partage de fichiers P2P entre les clients de navigateur.
L'ensemble des normes WebRTC permet ainsi à n'importe quel navigateur d'avoir la possibilité de partager les données d'application et d'effectuer des téléconférences entre pairs, sans la nécessité d'installer des plug-ins ou logiciels tiers. Le WebRTC donne à un navigateur la possibilité d'entrer en contact avec un autre navigateur par l'intermédiaire d'une page web et d'établir une relation en direct une fois la connexion établie. Il est donc différent des outils propriétaires tels que Skype et les plug-ins Flash qui forcent à installer des logiciels supplémentaires et à s'inscrire pour bénéficier de ses services.
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De multiples groupes et organismes de normalisation sont impliqués dans la standardisation du WebRTC, dont le World Wide Web Consortium (W3C), le Web Hypertext Application Technology Working Group (WHATWG) et the Internet Engineering Task Force (IETF). Ce dernier est en charge de choisir le standard de codec video à adopter et devait rendre sa décision la semaine dernière, mais il n'y a eu aucun consensus.
Bien que Cisco ait annoncé la mise à disposition en open source de son codec H.264 et est soutenu par Ericsson, Nokia, BlackBerry, Qualcomm, Orange, Cisco, Microsoft et Apple et que Google ait rappelé sa préférence pour son standard VP8, aucune décision n'a été prise. Le débat ne porte pas sur la qualité des deux codecs mais sur le droit à la propriété intellectuelle et le fait qu'il faudra ou non payer des droits de licence. Pour le moment, en l'absence de standard, chacun est libre de faire ce qu'il veut.
Une opportunité pour les opérateurs
Pour les opérateurs et développeurs de systèmes de communications unifiées c'est une opportunité. Le WebRTC leur permet de créer des applications pour des expériences utilisateurs personnalisées. L'entreprise 3CX, qui développe des plateformes de communications fixes et mobiles unifiées a fait l'acquisition d'e-works, entreprise qui développe des solutions de collaboration video pour lancer un système de conférence en ligne compatible avec la technologie WebRTC. Cette nouvelle solution de communication n'impose pas la gestion de clients propriétaires et permet de communiquer en temps réel. L'éditeur Consistent lui, lance son service Dialwink, qui intègre aussi le WebRTC et offre ainsi une solution destinée aux e-commerçants, leur permettant de gérer leurs relations clients multi-canal directement à partir de leur navigateur.
Le déploiement de la vidéo et de la voix en temps réel dans les navigateurs Web aura pour effet de démocratiser l'utilisation de ce standard Web. Cela menace les plates-formes propriétaires tels que Skype et FaceTime d'Apple, mais cela ouvre aussi la voie au développement d'outils de collaboration intégrés de nouvelle génération.
(schéma : Ericsson)