Le VDSL2 prévu sur le territoire à l'automne 2013
Après une longue étude, l'usage du VDSL2 est autorisé sur les lignes cuivre de France Télécom. Cette amélioration du débit d'accès à internet ne concerne environ que 16% des lignes, soit 5 millions. Le débit maximum sera de 50 Mbit/s.
Un comité d'experts indépendant a rendu un avis favorable le 26 avril sur l'introduction de la technologie VDSL2 sur le réseau de boucle locale de cuivre de France Télécom.
Conséquence, selon l'Arcep, le déploiement commercial du VDSL2 débutera à l'automne 2013. Dès aujourd'hui, une pré-généralisation du VDSL2 est lancée à l'échelle de deux départements, la Dordogne et la Gironde. A la suite de cette pré-généralisation, France Télécom complètera ses offres de gros pour y inclure le VDSL2.
Dès la publication de ces nouvelles offres, les opérateurs disposeront d'un délai de trois mois pour préparer le lancement du VDSL2 sur le reste du territoire. Dans l'hypothèse où aucun contretemps ne viendrait retarder les dernières étapes nécessaires à l'introduction du VDSL2, cette technique pourrait être utilisée par les opérateurs sur l'ensemble du territoire au cours de l'automne 2013.
C'est l'aboutissement d'une procédure lancée en 2011. Le contexte est particulier car le VDSL2 doit s'appliquer en situation de dégroupage, et que cela risquait de générer des perturbations avec les lignes DSL. De nombreux tests ont été menés, en laboratoire et sur des lignes réelles. Un compromis technique a finalement été trouvé, inférieur aux débits théoriques maximum permis par la technologie mais afin de ne pas perturber les autres lignes xDSL.
Seuls certains logements ou locaux professionnels pourront bénéficier d'un gain en débit avec le VDSL2. Il s'agit des logements situés à la fois à proximité immédiate (moins de 1 km) des répartiteurs de France Télécom et sur une ligne en distribution directe ou raccordée à un NRA (noeud de raccordement d'abonnés) issu d'une opération de réaménagement du réseau de cuivre.
16% des lignes concernées par le VDSL2 ...
16% des lignes concernées par le VDSL2
Selon l'Arcep, ces logements représentent environ 16% des lignes, soit environ 5 millions, et sont concentrés dans les zones qui ne bénéficieront pas de déploiements FttH (Fibre optique jusqu'à l'abonné) à court terme. Le débit réel maximum observé sur le territoire devrait se situer autour de 50 Mbit/s (débit descendant) pour les lignes les plus courtes.
Dans le détail, le VDSL2 permettra un débit supérieur à l'ADSL2+ (mais en étant inférieur à 30 Mbit/s) sur 10,3% des 31 millions de lignes de cuivre en France. Et il dépassera 30 Mbit/s sur 6% des lignes. Dans les deux cas, le pourcentage de lignes concernées est plus important dans les zones non denses, et atteint respectivement 6,7% et 4%.
Face à l'annonce du déploiement autorisé du VDSL2, l'Avicca, l'Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l'Audiovisuel, a vivement réagi en demandant de la cohérence entre les déploiements FTTH et VDSL2.
L'association estime que la mise en place de cette technologie VDSL2 peut se justifier pour les zones qui ne doivent pas passer au FTTH dans les prochaines années. Elle pointe que le VDSL2 risque aussi d'accentuer les inégalités, puisqu'il améliore le débit des lignes courtes dont les utilisateurs ont déjà un service de qualité, sans effet pour ceux qui ne peuvent pas accéder aux services usuels aujourd'hui, et peut-être même en leur créant des perturbations !
L'Avicca avertit qu'il serait aberrant de doublonner les investissements dans les zones qui vont passer à la fibre optique jusqu'à l'abonné. Investir dans le VDSL serait absurde là où la fibre optique est prévue, puisque les performances du FTTH étant nettement meilleures, cela dévalorise les équipements spécifiques au VDSL.
L'Avicca craint que cet argument ne soit pas entendu par les fournisseurs d'accès à internet, et que ceux-ci se lancent dans une course poursuite sans vision des investissements à long terme. Résultat, l'Avicca demande à Fleur Pellerin, la Ministre en charge du numérique de réunir les acteurs, opérateurs et représentants des collectivités, afin d'élaborer des règles de bonne conduite en la matière. Une cohérence d'ensemble est impérative, pour privilégier les investissements dans les technologies les plus pérennes.