Le Système Kish fortement critiqué... encore.
Le système de transmission de clefs « technique Kish » concurrent des réseaux quantiques fait régulièrement l'objet de papiers tantôt laudatifs, ainsi ce long article du New Scientist, tantôt ravageurs. Le dernier en date est rédigé par un universitaire britannique, Feng Hao, qui explique que la théorie de Kish repose sur un principe qui n'existe pas : les « CNTP », les fameuses « conditions normales de température et de pression » qui ne sont connues que des seuls laborantins. Dans la réalité, on ne peut espérer, puisque le réseau pseudo-quantique de Lazlo Kish exploite le bruit thermique propre à une ligne de transmission, une température du médium égale et constante sur toute sa longueur et en tous les points du circuit. En outre, la détermination du « secret » partagé par Alice et Bob peut être possible en effectuant une mesure de tension en deux points éloignés du réseau, mesure indiquant très clairement la nature du « bit » de la clef transmise. Les travaux de Kish ont été suivi avec attention par l'équipe de CSO France, depuis leurs premières publications jusqu'à leur première remise en question, en passant, et c'est là le point le plus important, par leurs adaptations diverses. Alors, Lazlo Kish, imposteur ou véritable scientifique ? Dans les détails, si les arguments physiques de Feng Hao sont indiscutables et compréhensible par tous, ils ne remettent pas en question deux aspects du réseau Kish : le principe de fonctionnement peut parfaitement se montrer efficace sur de courtes distances, et notamment sur une « paire sèche » au sein d'un campus, et sa mise en oeuvre met en jeux des sommes... dérisoires. S'il n'est pas aussi fiable qu'un réseau quantique à base de lasers atténués, de capteurs de photons uniques et de fibres quasi-noires, il est tout de même un peu moins cher, dans un rapport de 1 à 500 000 au moins. On a vu des protocoles de sécurité bien moins fiables faire l'objet de commercialisations à grande échelle. Vous avez dit Wep ? En outre, si le principe physique du réseau à transmission de bruit thermique sur un conducteur électrique est discuté, il a tout de même permis de mettre au point un procédé fort semblable, mais utilisant des lasers déphasés conventionnels, ainsi que l'ont prouvé Jacob Scheuer et Amnon Yariv de l'Université de Tel-Aviv. Le principe de Kish est à la technique des « transmissions de clefs quantiques » ce que la quadrature du cercle était aux stoïciens : une approximation entachée d'erreurs, qui a prévalu durant près de 2000 ans, mais sans laquelle il eut été impossible de concevoir les travaux de Lindemann.