Le sud-africain Vodacom, du groupe Vodafone, en passe de racheter Neotel
L'Afrique du sud n'est pas si loin de nos préoccupations européennes que la géographie le laisse penser. Là aussi se pose la question de la concentration des opérateurs et du rapprochement entre spécialistes du mobile et du fixe.
Vodacom est un opérateur de téléphonie mobile sud-africain, filiale à 65% du géant anglais Vodafone. Il veut racheter son homologue Neotel, un opérateur de fixe, filiale de l'indien Tata Communications. Vodacom veut grandir dans la fibre optique et Neotel n'a pas la taille suffisante pour rester longtemps indépendant. Depuis le mois de juillet dernier, Vodacom est entré en discussion, devenues exclusives au mois de septembre 2013, pour racheter Neotel.
Vodacom a un besoin absolu de se doter d'infrastructure dans le fixe et le rachat de Neotel lui permettra de franchir le pas plus facilement. Fondamentalement, il veut compenser la baisse de ses services voix par des services de données, mobiles ou fixes et si possible convergents. Par ricochet, il prévoit d'offrir davantage de services et d'augmenter ses revenus et ses marges. L'opération se chiffrerait à un peu moins de 500 millions de dollars. Evidemment, les deux protagonistes doivent passer sous les fourches caudines des régulateurs de la concurrence et des télécoms d'Afrique du sud. On retrouve sur ce dossier les arguments de fonds et les conditions règlementaires souvent évoquées dans les marchés européens.
Sur le même sujetUne revente des fréquences se profile en AllemagneDes concurrents hostiles
L'un des grands concurrents de Neotel, Telkom s'est exprimé sur le sujet. Son Pdg Sipho Makeso s'intéresse au projet parce qu'il fera évoluer les questions d'interconnexion et de réduction des tarifs de communication, qui intéressent tous les acteurs des télécoms. Il suivra également de près les choix règlementaires qu'impliquera le rapprochement, sans émettre d'objections à son sujet. Toutefois, l'Association des fournisseurs d'accès sans fil, la Wapa s'est montrée hostile au rapprochement considérant qu'elle va nuire à la concurrence et provoquer des pertes d'emplois. Des arguments qu'on retrouve en France fréquemment.
Vodacom est une entreprise très rentable. Elle a progressé de 10,5% (7,9% à taux de change constants) en chiffre d'affaires en 2013 avec 20,219 milliards de rands. L'opérateur a réduit ses prix dans le prépayé et dans les données, malgré cela les revenus de ses services ont légèrement progressé, de 0,6% en Afrique du sud. La baisse des prix étant compensée par l'augmentation du trafic voix, de 23,3% et du chiffre d'affaires données de 31,2%. Vodacom progresse plus fortement à l'international où il est très présent : Congo, Mozambique, Nigéria, Tanzanie.