Le Smiley a 25 balais !
Que voilà un sujet inépuisable, surtout pour les ethnohistoriens de 20 ans. Le père de cette manie serait Scott E. Fahlman, un universitaire de Carnegie Mellon. C'est du moins ce que nous enseigne cet article de MSNBC. Ce que ne mentionne pas cet article « hightech », c'est qu'il y a 25 ans, expédier un email nécessitait parfois de connaître la « route » smtp que devait emprunter le message avant que de l'envoyer... faute de tables correctes. Que l'expédition même de ce courrier exigeait une certaine patience, car il fallait avant tout éditer le texte de la missive sous « vi », puis le sauvegarder dans un répertoire très précis, puis ensuite invoquer le logiciel de messagerie du jour, afin de constituer l'entête indispensable à l'acheminement - Ah... le bonheur d'exécuter bm ou elm !-. Il faut également préciser, éthique oblige, que la mention de sociétés commerciales ou la tenue de propos mercantilistes pouvait se traduire par un avertissement ou un bannissement du réseau IP, autrement dit un blocage de l'adresse physique, voir de tout une classe d'adresses. Que l'acheminement d'un courriel entre Paris et San Francisco pouvait parfois prendre 4 ou 5 jours, en fonction de l'encombrement des tampons des serveurs-routeurs et des heures de fonctionnement... car certains appels transatlantiques ne fonctionnaient que la nuit, tarifs des communications et règles de « least cost routing » obligent. Que le smiley souriant s'est rapidement trouvé entouré de confrères, notamment le célèbre « E-:-) », obligatoire sur toute l'étendue de la classe A 44.x.x.x, et d'autres, tel que « <o> » que l'honneur et la décence nous interdisent de traduire. Que, enfin, ce fameux smiley était accompagné d'une habitude tout aussi ancienne, qui consistait à ajouter en fin de message une citation du « Guide du Routard Galactique » de Douglas Adams, et principalement le célèbre « DON'T PANIC !!! » ou le plus classique « Et surtout, n'oubliez pas votre serviette ». Malgré un certain folklore, l'époque des premiers smiley, ce n'était pas franchement le « bon vieux temps ».