Le secteur public accroit doucement son recours à l'externalisation
La France tente de rattraper son retard en matière d'informatisation du secteur public. Ministère des finances en tête, les administrations centrales sont aux prises avec des projets pluriannuels, elles ne sont pas les seules.
Pour sa 15ème édition, l'étude annuelle de Pierre Audoin Consultants (PAC) sur les logiciels et services dans le secteur public relève plusieurs tendances de fond. Toutes les administrations (ministères, collectivités locales, santé-hôpitaux) son portées par une vague de modernisation. Ce qui dynamise tous les prestataires, en premier lieu les grandes SSII, suivies par les éditeurs, au premier rang desquels SAP. Sur 2007, la dépense de ces administrations en matière de logiciels et de services représente 2,7 milliards d'euros sur un total de 11,3 milliards d'euros de dépenses informatiques totales du secteur public. Ces 2,7 milliards marquent une progression de 6,6% par rapport à 2006. PAC observe un plus grand recours à l'externalisation qui devrait se confirmer. En 2008, cette externalisation représentera 20% des dépenses en logiciels et en services du secteur public. En 2012, ce sera 23%. Le conseil et l'intégration passeront, pour leur part, entre ces mêmes dates, de 60% à 58%, les logiciels de 20% à 19%. Cette poussée de l'externalisation se fait surtout pour ce qui concerne la TMA et de plus en plus avec l'infogérance. Elle s'explique par les profondes mutations que connaît ce secteur. Les administrations centrales sont marquées par des grands projets décennaux : Copernic, Helios, Chorus-Accord. Copernic, lancé dès 2001 doit créer des liens électroniques avec les contribuables et simplifier le système d'information de l'administration des impôts. Les systèmes d'information des impôts et de la comptabilité publique sont fusionnés. Copernic représente plus de un milliard d'euros de budget. Helios, quant à lui, va assurer la gestion des relations entre les collectivités locales et les finances publiques. Chorus, qui succède à Accord, gére la comptabilité publique, ce projet est entre les mains de SAP. Lancé en 2007, il doit s'achever en 2010. Ces projets ont souvent plusieurs volets, 70 sous-projets par exemple pour Copernic. Les dates d'échéance, en particulier 2009 pour Copernic et Helios seront intéressantes à suivre. Les conséquences sont très importantes, l'Etat cherchant à chaque fois à assurer à la fois la réduction de ses coûts, la modernisation de ses rapports avec les usagers (entreprises et particuliers), la simplification de ses propres fonctionnements. Beaucoup de projets, dans les administrations centrales comme dans les collectivités locales portent d'ailleurs sur la gestion des ressources humaines. Les collectivités locales, sont également l'objet de nombreux projets. Ces derniers sont beaucoup plus disséminés et moins fédérateurs, mais d'ampleur égale. « La totalité des projets des collectivités locales équivaut en volume à celui des ministères, mais évidemment le nombre de donneurs d'ordre est différent, note Arnold Aumasson, auteur de l'étude. Côté fournisseurs, toutes les grandes SSII sont présentes. Atos est numéro un sur ce marché suivi dans le désordre par Accenture, Cap, IBM GS, Sopra, Stéria, Thales.