Le secteur des TIC promis à une croissance de 5% à 7% en 2008, selon le Syntec
Le Syntec, syndicat représentatif des fournisseurs en technologies de l'information, est optimiste sur la croissance de son secteur d'activité en 2008, qu'il établit entre 5% et 7%. Mais il se lamente sur des tarifs et des dépenses qu'il juge trop bas comparés à d'autres pays européens.
« Après une croissance de 6,5% en 2007, l'activité du secteur des TIC devrait croître de 5 à 7% en 2008, même dans le cas où la croissance du PIB français devait rester inférieure à 2% cette année, s'est réjouit Jean Mounet, président du Syntec Informatique, en ouverture de la présentation du rapport « Bilan 2007 et perspectives 2008 du marché des logiciels et services » de ce syndicat patronal. Une tendance forte à l'externalisation En 2007, en France, le secteur des logiciels et des services a représenté un chiffre d'affaires cumulé de 40 milliards d'euros pour 350 000 collaborateurs. Ces revenus provenaient pour 58% des SSII, de 28% pour les éditeurs de logiciels, et de 14% pour le conseil en technologies. Ce marché est comparable en valeur à l'industrie pharmaceutique et pèse 10% de plus que le secteur du BTP. La tendance est à l'accroissement des revenus récurrents qui proviennent par exemple de la maintenance ou des loyers d'infogérance. Quant à la croissance 2008, elle viendra de plusieurs directions : l'innovation par les produits, la rationalisation des organisations et des systèmes d'information, l'adaptation des systèmes d'information à la suite des concentrations d'entreprises et la tendance forte à l'externalisation et à l'infogérance. 60% des grandes entreprises en contact avec l'off-shore Le secteur public est particulièrement porteur pour les entreprises membres du Syntec. « L'investissement dans les TIC est une solution aux déficits publics , affirme Jean Mounet. Par ailleurs, certaines tendances attendues ont été confirmées par le Syntec. Ainsi, l'off-shore continue sa percée dans les grands comptes. 35% des grandes entreprises s'y adonnent sans retenue, 25% de manière encore expérimentale. Seulement 40% restent rétives. De même, le recours à des progiciels, une manière d'externaliser son informatique comme une autre (au lieu de développer soi-même) est aujourd'hui naturelle et continue sa progression. Résultat, le marché de l'édition devrait progresser de plus de 7% en 2008, avec une pointe sectorielle sur le créneau émergeant de l'embarqué de 12%. Photo : Jean Mounet, président du Syntec Informatique Un ingénieur vendu deux fois moins cher à Paris qu'à Londres Cependant, la tendance est à une baisse des revenus issus des licences au profit des dépenses de maintenance. Certaines grandes multinationales vont négocier leurs licences au niveau mondial chez l'Oncle Sam en profitant du fait le dollar vaut moins que l'euro. Une situation que certains éditeurs ont tendance à oublier lorsqu'ils traduisent leurs tarifs, alors que la différence devait être sensible entre les « prix catalogue » des deux rives de l'Atlantique. « Les prix catalogue ne doivent pas être confondus avec le prix réel, a cependant tempéré Jean Mounet. Pour ce responsable des fournisseurs en TIC de l'hexagone, il existe toutefois une ombre au tableau : le tarif insuffisant auquel le secteur commercialise ses prestations. Jean Mounet se plaint ainsi que le prix de vente d'une journée d'ingénieur soit deux fois plus faible à Paris qu'à Londres alors que les salaires ne sont pas deux fois moins élevés. Manque de reconnaissance Il y a cependant une tendance à une légère remontée des tarifs. Les entreprises utilisatrices françaises négocieraient cependant mieux leurs achats informatiques que leurs homologues européennes, à moins que, comme l'indique Jean Mounet, il n'y ait dans l'hexagone « Un manque de reconnaissance de la valeur ajoutée par les systèmes d'information ». Par ailleurs, cette année le Syntec s'est mis à l'heure européenne et au diapason de l'année franco-allemande des TIC débutée au Cebit. L'Allemagne est le premier marché européen en termes de TIC et le deuxième, derrière le Royaume-Uni, pour les logiciels et les services. Insuffisance des dépenses en France Afin d'appuyer ses propos équilibrant l'optimisme de la croissance et le dépit sur les tarifs toujours trop bas, Jean Mounet a cité l'exemple des dépenses en logiciels applicatifs dans les PME. En France, la moyenne est de 4200 € par entreprise contre 7300 € en Allemagne. Interrogé à ce sujet par la rédaction de CIO Magazine, Jean Mounet a estimé que le rapport restait le même si l'on tenait compte des effets de taille des sociétés, et des différences sensibles à ce sujet entre la France et l'Allemagne, et des licences généralement comptées par utilisateur. La différence de comportement des PME françaises et allemandes se retrouvent lors de leurs achats B to B sur internet : 40% d'adeptes en France contre 62% outre-Rhin.