Le Premier Ministre impose l'open-source dans les choix de logiciels
Jean-Marc Ayrault vient de diffuser une circulaire à tous les ministères pour un bon usage du logiciel libre dans tous les services de l'Etat.
Le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault vient de diffuser une circulaire préparée par la DISIC (Direction interministérielle des systèmes d'information et de communication) concernant les règles de bon usage du logiciel libre dans les administrations.
Le CNLL, Conseil National du Logiciel Libre, a diffusé un communiqué pour se réjouir « que le Premier Ministre vient de diffuser à l'ensemble des ministères concernant l'Usage du logiciel libre dans l'administration, et demande que ce document technique soit accompagné à moyen terme par des décisions politiques propres à soutenir la croissance du secteur en France. » De son côté, Alexandre Zapolsky, PDG de Linagora, s'est lui aussi félicité de cette circulaire, soulignant : « cette circulaire est le résultat du travail de pédagogie effectué depuis de nombreuses années par l'ensemble de la filière Open Source ».
Une circulaire très équilibrée
Contrairement à ce que les cris de victoire cités ci-avant laissent entendre, la circulaire est très équilibrée. Elle recommande clairement de « considérer à égalité avec les autres solutions » les logiciels libres. Certes, par rapport à la défiance d'il y a quelques années, c'est un net progrès pour le Libre. Mais on est encore loin d'un avantage donné aux logiciels libres voire d'une obligation d'emploi de ces solutions lorsque c'est possible à iso-fonctionnalités d'une solution propriétaire.
Cet équilibre doit impérativement être respecté même quand il y a un acteur dominant issu du logiciel propriétaire, la bureautique étant spécifiquement citée.
La circulaire loue les avantages du logiciel libre (moindre coût mais pas gratuité, vision long-terme, orientation besoin utilisateurs...) mais pointe également les limites à vérifier comme, par exemples, le dynamisme de la communauté, les contraintes de la licence choisie ou l'image de non-valeur de ce qui n'a pas de prix.
La volonté interministérielle est bien d'éviter à toute force des projets dans tous les sens. Elle consacre donc tout un chapitre sur la notion de « souches mutualisées » auxquelles se prêtent bien les logiciels libres. Le travail mutualisé autour de la bureautique libre (LibreOffice) et de la base de données PostgreSQL est porté en exemples.
En annexe, la circulaire reprend la liste des groupes de travail interministériels.