Le plan Souveraineté Télécoms se glisse dans la future loi Macron
Small cells, IoT, LTE, 5G : les télécoms planchent sur de nombreuses technologies qui toutes contribuent à la fameuse transformation digitale. Comment la France peut-elle peser sur ces technologies avec ses acteurs : c'est l'enjeu du plan Souveraineté Télécoms, initié sous Arnaud Montebourg, poursuivi sous Emmanuel Macron.
Il était paradoxal d'entendre Philippe Keryer, directeur de l'innovation et de la stratégie d'Alcatel-Lucent, présenter jeudi dernier un point d'étape sur le plan Souveraineté Télécoms. Son groupe a été racheté par Nokia, mais justement le groupe finlandais a mis sur la table de nombreux engagements pour développer la R&D du groupe en France. Et c'est Alcatel-Lucent qui détient la présidence du comité de pilotage du plan. Le président du comité de pilotage reflète donc tout le paradoxe de ce plan, profondément intégré dans le tissu industriel français, très ambitieux, mais soumis aux aléas du monde industriel.
Le monde politique aussi évolue, le plan a été initié par la stratégie France industrielle portée par Arnaud Montebourg, le 18 mai dernier Emmanuel Macron a repris le projet en lui donnant une autre orientation et en baptisant son ambition « confiance numérique ». Bref le plan Souveraineté Télécoms est bien inclus dans le futur projet de loi NOE, Nouvelles opportunités économiques que le ministre de l'économie va défendre au Parlement à partir de janvier. Et les acteurs seront encore plus à l'aise dans ce projet suivi de près par Bercy.
13 projets en cours
18 mois après son lancement, l'équipe réunie sous la houlette de Philippe Keryer présentait un point d'étape. Des 17 actions de départ, il en reste 13, 3 étant regroupées et une abandonnée. Très haut débit, fixe et mobile, sécurité, PMR sont les grands axes technologiques que la filière doit scruter de près, en associant avec les multiples organismes publics engagés, les grands donneurs d'ordre et les PME ou start-ups. Des aspects formation et territoires sont également pris en compte avec le projet Innovance qui va mettre sur pied un réseau d'organismes de formation certifiés sur la fibre optique et la transformation digitale.
L'idée est d'être présent sur les technologies de demain. La 5G par exemple. L'Europe a été absente sur la 2G et la 3G, comment faire pour se rattraper avec la future norme très haut débit ? C'est l'enjeu, c'était aussi celui défini lors du rachat d'Alcatel-Lucent par Nokia. La filière travaille sur l'intégration de la PMR dans le LTE, sur la sécurisation des communications avec Thales et Airbus Defense, sur les futurs réseaux SDN. Un aspect particulier est mis en valeur, celui des PME, sous la houlette de la société Eblink que dirige Alain Rolland. Là, il s'agit d'intégrer le plus en amont possible les possibilités des PME pour qu'elles soient réellement associées et non pas renvoyées à un rôle de sous-traitantes.
En photo : Alcatel-Lucent préside le comité de pilotage de Souveraineté Télécoms avec Philippe Keryer