Le pirate, vecteur de croissance économique indispensable

le 29/09/2006, par Marc Olanié, Documentation, 571 mots

« Vacciner Internet, ou Comment J'ai Appris à ne plus m'Inquiéter et à Aimer les Virus » * est un essai anonyme publié dans la Harvard Law Review, et qui semble retenir l'attention de bien des observateurs de la scène sécurité américaine. En une vingtaine de pages excessivement documentées, l'auteur explique que : -L'assimilation du cybercrime au crime « conventionnel » est une réponse totalement inadaptée de la justice face à quelque chose qui lui échappe. L'argument principal avancé par les juges se résume en ces mots : si l'on pénalise moins les crimes informatiques par rapport à la délinquance conventionnelle, l'on risque d'observer une reconversion massive de la grande délinquance dans les secteurs des NTIC, le crime payant plus et les risques étant moins importants. Ce à quoi l'auteur explique qu'il voit mal un perceur de coffres forts à la Spaggiari se lancer du jour au lendemain dans l'écriture de virus en C++ dans le but de détourner le contenu des comptes de la banque de Nice. Ce n'est pas là une autre méthode, c'est un « métier » totalement différent. -Sans les pirates, la situation générale du paysage informatique ne se serait pas améliorée. On en serait encore à déplorer le j'menfoutisme des éditeurs en matière de stabilité des codes, l'absence de normalisation et de réglementation en terme de responsabilité et de protection des informations privées... Argument discutable qui renvoie le lecteur à ses premières classes de phylo, chapitre « Occam et le déterminisme chez les gallinacés » - Sans les pirates, jamais l'on n'aurait constaté cette prise de conscience généralisée de la part des usagers. Prise de conscience qui a eu pour première conséquence un renforcement des défenses périmétriques tant chez les particuliers, en entreprise ou au sein des administrations, un cloisonnement accru des ressources et des services en prévision d'une attaque par propagation virale... bref, un ensemble de mesures qui a rendu excessivement improbable le scénario d'une cyber-guerre généralisée. Même si, explique l'auteur, les pertes financières provoquées par une attaque informatique peuvent être plus que conséquentes, la menace Internet est sans rapport avec un événement du genre « 11 Septembre ». Tant d'un point de vue financier qu'humain ou politique. Rien n'interdit d'aller plus avant dans le raisonnement de ce mémoire passionnant. Son géniteur ne s'attache, orientation professionnelle oblige, qu'à l'aspect légal et législatif du crime informatique et ne se demande pas « à qui profite aussi le crime ». Il faudrait également y ajouter un coté économique et financier. Car si, selon les estimations catastrophistes des autorités américaines, le piratage coûte près d'un demi point du PIB US, le développement de l'industrie de la sécurité numérique ne doit pas non plus être très loin de ce chiffre. Médias -à commencer par CSO France- éditeurs -de Microsoft à Symantec, en passant par les milliers d'experts, auditeurs, RSSI, opérateurs télécoms, budgets des administrations etc-, beaucoup sont ceux qui trempent et bénéficient du business de la sécurité informatique, l'un des rares secteur des TICs affichant un taux de croissance à deux chiffres. Notre société est-elle si pudibonde qu'elle n'admet pas s'enrichir grâce au paranoïa-system ? Vendre un firewall, refourguer de l'anti-virus -même inefficace- ou distribuer de l'audit garanti sur facture est tout de même plus moral que d'investir dans le commerce de la mort comme le dénonce d'autres long métrages, tel Farenheit 9/11 ou Lord of War.

*NdlC Note de la Correctrice : Allusion transparente au sous-titre du film de Kubrick Dr Folamour - Dr. Strangelove or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb -

Introduction à la ligne de commande Linux

Voici quelques exercices d'échauffement pour ceux qui commencent à utiliser la ligne de commande Linux. Attention, ça peut devenir addictif ! Si vous démarrez dans Linux ou si vous n'avez simplement jamais...

le 12/02/2020, par Sandra Henry-Stocker, Network World (adaptation Jean Elyan), 724 mots

Un livre indispensable pour tout comprendre sur la virtualisation des...

La recomposition du secteur des télécoms et des réseaux n'est pas un vain mot, chacun connaît l'aspect opérateur avec la vente très médiatisée de SFR, mais côté réseaux tous les acteurs changent également....

le 05/05/2014, par Didier Barathon, 433 mots

Les plus de 50 ans tiennent les rênes des sociétés IT et télécoms en...

La question des successions est souvent agitée dans les télécoms en particulier chez les installateurs et intégrateurs. En fait, le monde de l'IT dans son ensemble est touché comme le prouve l'étude du cabinet...

le 18/09/2013, par Fabrice Alessi, 373 mots

Dernier dossier

Les white-box sont-elles l'avenir de la commutation réseau ?

Et si vous pouviez gérer vos commutateurs de centres de données et vos routeurs de la même façon que vos serveurs et ainsi réduire les coûts des dépenses en capital ? C'est la promesse des white-box qui amènent des systèmes d'exploitation réseau open source fonctionnant sur du matériel courant.Pour en avoir le coeur net, nous avons testé Cumulus...

Dernier entretien

Céline Polo

DRH du groupe iliad

"Nous recrutons dans des métiers en tension, en particulier sur l'infrastructure réseau, pour lesquels il y a...