Le phishing devient de plus en plus subtil
Lorsque certains escrocs du phishing ont pensé à héberger leurs sites bidons sur les serveurs même d'une banque chinoise, les experts du milieu ont trouvé le coup remarquablement retord. Mais à peine un mois plus tard, d'autres cyber-truands ont fait appel à une technique encore plus incroyable : après une opération de hacking conduite sur les serveurs même des banques visées, les pirates ont glissé des mécanismes de redirection capables de détourner les clients et de les orienter vers un tout autre site dont on devine aisément la finalité. Premières victimes de ce monstrueux hack façon « oeuf du coucou », la Premier Bank, la Wakulla Bank et la Capital City Bank, toutes trois de Floride. Une histoire abracadabrante narrée par nos grands frères de Network World. Jusqu'où les criminels pousseront le culot ? A ce rythme-là, il ne serait pas étonnant qu'un jour, notre éternelle victime nationale, le Crédit Lyonnais, retrouve sur ses propres machines ET les pages modifiées, ET les serveurs bidons pirates, Et les ressources d'infection de keyloggers.... ET le numéro de compte en banque temporaire du hacker noir, celui servant à faire transiter les sommes vers un compte numéroté des îles Caïman... l'audace a tout de même certaines limites. Avec cette nouvelle technique,une « bonne pratique » antiphishing de plus vient de tomber : celle consistant à inscrire à la main l'url de sa propre banque plutôt que d'utiliser un lien douteux situé dans un email. Voilà qui remet en question sinon l'efficacité, du moins le principe des outils de traçage tel que la barre d'outils Netcraft -qui demeure malgré tout l'un des meilleurs détecteurs de phishing actuellement sur le marché... tant que le site actif est situé en dehors du domaine de la banque légitime. Pourvu que cela dure.