Le PaaS deviendra-t-il une sous-partie du IaaS ?
Le PaaS (Platform as a service), qui fournit notamment un environnement de développement dans le Cloud, n'a pas encore atteint sa maturité que, déjà, certains l'ont condamné. Coincé entre l'IaaS et le SaaS, il subit la pression de ces deux marchés et une consolidation entre les différents acteurs pourrait amener à terme sa disparition.
Dans son étude sur le monde du Cloud Computing, l'analyste Jay Lyman du 451 Research Group's avance une théorie selon laquelle le PaaS va se dissoudre dans les deux grands modèles que sont l'IaaS (Infrastructure as a Service) et le SaaS (Software as a Service). Déjà, des fournisseurs d'offres Iaas et SaaS ont inclus dans leurs solutions des possibilités permettant aux utilisateurs de construire leurs propres applications au-dessus de leurs services. C'est notamment le cas de Salesforce.com, l'un des leaders du SaaS. Des sociétés spécialisées dans l'IaaS, telles que VMware, CenturyLink et Verizon ont de leur côté adopté les technologies PaaS pour que leurs clients développent dans leurs clouds leurs applications et qu'ils puissent ensuite les héberger.
Sur le même sujetInfrastructures intégrées : des ventes en hausse de 68,5% sur un anPendant ce temps, des offreurs indépendants ont créé un marché en proposant une pléthore d'approches au service des développeurs d'applications. Et des études comme celle de Jay Lyman laissent planer le doute sur l'avenir du PaaS. Il est vrai que, selon le Gartner, sur les 131 milliards de dollars que pèse le marché du Cloud Computing, le PaaS n'en représente que 1 %, face aux 5,5% de l'IaaS et des 14,7 % du SaaS. La gestion des processus d'affaires basée sur le cloud représente la plus grande partie de ce marché avec 28% des parts.
Chevauchement entre les marchés
En fait, le PaaS se trouve pris en sandwich entre l'Iaas et le PaaS. L'IaaS offre à la demande des serveurs virtualisés, du stockage, des bases de données et d'autres équipements matériels. Le SaaS fournit des applications clés en main dans le Cloud. De son côté, le PaaS permet de développer des applications tournant dans le Cloud sans avoir à se soucier de l'équipement matériel qui les héberge. Un service PaaS comporte des fonctions pour la future application, telles qu'une intégration facile avec des services d'authentification comme Active Directory. Certains acceptent des applications écrites dans différents langages (.NET, Java ou Ruby) et d'autres admettent plusieurs langues. Du fait que le PaaS constitue un moyen de développer des applications et que les couches IaaS et Saas hébergent des applications, il y a chevauchement entre ces marchés et les fournisseurs des deux derniers cherchent à absorber celui du milieu pour devenir un guichet unique des services Cloud. Comme l'analyse Tim Crawford, CIO conseiller de la société indépendante Avoa : «beaucoup pensent que c'est la chronique d'une mort annoncée ».
Pourtant, le PaaS a joué un rôle déterminant dans le succès du Cloud. Ainsi, le premier service Cloud de Microsof fut le PaaS Azure, tandis que Google a d'abord lancé son Google Application Engine (GAE) avant son tout récent service IaaS : Google Compute Engine (GCE). Peut-être le futur réside-t-il dans une consolidation du marché. À l'image de Salesforce qui a acquis en 2010 Heroku, spécialiste du PaaS, pour près de 250 millions de dollars et CenturyLink qui a acheté AppFrog. Rackspace, lui, a lancé un nouveau projet dans le cadre de l'OpenStack communauté, nommé Solum, pour fournir des services PaaS dans les Clouds OpenStack IaaS.