Le numérique permet une meilleure relation élève-professeur
A l'instar de ce qui a été réalisé à Strasbourg, les universités doivent dès à présent migrer vers le numérique, aussi bien au niveau du personnel que de celui de la formation. C'est ce que l'on retient d'une conférence autour de l'université numérique organisée par Acteurs Publics le 03 juillet 2012.
Le numérique sera un atout fort pour les universités françaises, afin qu'elles ne soient pas distancées par la concurrence internationale. C'est la pensée qui ressort des interventions durant la conférence autour de l'université numérique, organisée par le magazine Acteurs Publics le 03 Juillet 2012.
Selon Catherine Mongenet, professeur et vice-présidente « Politique numérique et système d'information » de l'université de Strasbourg, « le numérique doit être allié à une stratégie claire et se doit de fédérer autour du projet étudiants, anciens élèves, professeurs et personnel ». Elle rajoute que « le numérique peut servir à la pédagogie » notamment dans le renforcement des interactions et de l'apprentissage des cours pour les étudiants.
Ainsi l'université de Strasbourg a mis en place en 2009 un Schéma Directeur Numérique structuré en sept programmes et quarante-trois projets couvrant tous les domaines, de l'infrastructure à la formation des professeurs. Ainsi, l'intégralité du réseau a été équipée en très haut débit ce qui permet « d'accompagner le développement des usages et des contenus » affirme Catherine Mongenet. Un des autres projets est de créer une usine numérique des savoirs pour que l'université soit équipée de sa propre chaîne de production et de gestion de contenus numériques.
Mais Claude Ronceray, directeur de l'Agence de mutualisation des universités et établissements explique « qu'il ne faut pas essayer de dupliquer sans réflexion l'exemple de Strasbourg ». Ainsi, il est nécessaire d'entreprendre « une grande réflexion, pour réfléchir au déroulement, des processus à l'exécution ».
Photos : Catherine Mongenet, professeur et vice-présidente « Politique numérique et système d'information » de l'université de Strasbourg (D.R)
Jean-Charles André, business development executive, education & smarter cities, public sector chez IBM explique que « le nombre d'étudiants sur les cinq prochaines années va doubler dans le monde, passant de 100 millions à 200 millions » et que « seul le numérique pourra permettre de former avec le même nombre de professeurs des étudiants toujours plus nombreux ».
Il y voit ainsi une manière de réduire aussi les coûts, où l'amélioration de la qualité de l'enseignement ne passe pas forcément par une augmentation du nombre de professeurs. Il s'agit pour Jean-Charles André de « faire des professeurs des acteurs à part entière du numérique ».
Claude Ronceray tempère ces propos en pensant que la « révolution numérique est difficile à mettre en place, et pas toujours facile à vivre pour certains personnels avec l'arrivée de nouveaux outils ».
Aussi il explique qu'il est nécessaire qu'il faille que tout soit facile à prendre en main et que, pour cela « les acteurs [du déploiement numérique] doivent arriver à s'entendre, car au bout, il n'y a que des usagers qui se moquent de savoir d'où proviennent les problèmes ».