Le jeu collaboratif, un raccourci pour résoudre des problèmes sérieux
A l'occasion de l'université du SI organisée par Octo, la game designer Jane McGonigal est revenue sur les passerelles entre jeu vidéo et réalité. Elle a illustré comment mutualiser les connaissances au travers des techniques du jeu-vidéo résoud l'irrésolvable.
Le lundi 25 juin 2012, à l'occasion de l'université du SI, la Game Designer Jane McGonigal est revenue sur les possibilités de faire interagir monde réel et jeu-vidéo. Selon elle, « les gamers sont meilleurs que les ordinateurs pour résoudre la plupart des problèmes ». Elle ajoute qu'avec l'arrivée d'Internet, il est désormais possible de « créer une intelligence collective à partir d'une participation de masse à un jeu-vidéo ».
Jane McGonigal prend exemple sur le jeu collaboratif Foldit, qui « sera sûrement l'un des prochains prix Nobel de médecine ». Foldit permet au joueur de manipuler les protéines, pour tenter de comprendre leur fonctionnement.
Avec des réactions différentes de celles des biochimistes, 60 000 joueurs de Foldit ont permis en dix jours de déchiffrer la structure d'une protéine impliquée dans la multiplication du VIH. Les biochimistes essayaient de déchiffrer ce secret depuis dix ans. La découverte est telle que la revue scientifique Nature Structural & Molecular Biology décide de nommer comme co-auteurs les joueurs de Foldit à leur étude datant du 18 septembre 2011.
Photo : Jane McGonigal - Game Designer de SuperBetter Labs (D.R)
Au niveau communautaire, Jane McGonigal fait remarquer qu'« avec plus d'un milliard d'utilisateurs, la communauté d'Angry birds est plus grande que celle de Facebook ». Elle ajoute qu'avec « un milliard de joueurs dans le monde aujourd'hui, de tous âges », il est aujourd'hui indispensable de penser le jeu de façon sérieuse.
Il se crée ce que la Game Designer appelle « une économie de l'engagement », basée sur la collaboration, que l'on trouve à la fois sur le jeu vidéo, mais aussi dans les plateformes du type Wikipedia. Car le jeu vidéo, supprime le déficit d'attention, et « permet de se concentrer beaucoup plus que dans le monde réel » affirme-t-elle.
Par ailleurs, le jeu vidéo peut aussi servir à lutter contre de graves maladies. Dans le cas du traitement du cancer via chimiothérapie, Jane McGonigal s'aperçoit que « mettre les enfants souffrant de la maladie au contact d'un jeu où ils luttent contre la maladie deux heures par jour » permet d'améliorer significativement le processus de rémission.