Le Green IT intéresse 83 % des professionnels mais 71 % citent des motivations financières
Une étude Forrester montre que les sujets environnementaux sont importants ou très importants pour 83% des répondants européens. Ils invoquent des raisons financières, écologiques et d'image. L'étude note l'arrivée de critères 'verts' dans les procédures d'achats informatiques.
2008 a sans aucun doute représenté une année charnière pour le green IT. Et surtout, elle aura été l'année d'une prise de conscience généralisée du sujet par les responsables informatiques. C'est ce que confirme très nettement l'enquête menée par le cabinet d'analystes Forrester Research et publiée fin 2008. En zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique), 83% des répondants européens et 84% de leurs homologues nord-américains ont jugé importants ou très importants les sujets environnementaux dans l'évolution des opérations IT. Mieux encore, 21% des premiers mettent déjà en oeuvre des technologies ou des pratiques green IT, 27% en créent et 36% envisagent de le faire. Cependant, seules 10% des sociétés font appel à un prestataire spécialisé pour la planification ou le lancement de ces projets. Une proportion sans doute due autant à la maturité récente du sujet et au peu de fournisseurs de services identifiés dans le domaine qu'à une volonté de conserver de tels projets en interne. Le green IT peut aussi être considéré comme un moyen de redorer le blason des équipes informatiques, à l'image souvent malmenée. Sans surprise, les motivations pour le développement durable sont tout aussi (voire plus) financières, qu'écologiques. La réduction des dépenses énergétiques vient ainsi en tête, avec 71% de réponses pour l'Amérique du Nord et 65% pour la zone EMEA. « Faire ce qu'il faut pour l'environnement » ne vient qu'en deuxième position, respectivement 45% et 37%. Ensuite, les responsables IT disent vouloir améliorer l'image de leur société, aligner l'IT avec la politique de développement durable de l'entreprise, améliorer la fiabilité de l'infrastructure, éviter les coûts de construction d'un nouveau datacenter. Plus étonnant, la conformité aux réglementations, pourtant de plus en plus nombreuses et complexes, ne vient qu'en 7e position avec 18% des réponses de la zone EMEA. La vidéoconférence et le télétravail plébiscités Les entreprises assurent, on ne s'en étonnera pas -à plus de 90%, être plus ou moins au courant des démarches green IT menées par les fournisseurs du marché. Ce sondage ne précise évidemment pas si ces mêmes entreprises ne se trouvent pas saturées par de telles informations et si elles leur permettent de se repérer dans la réalité de l'offre. Parmi les pratiques les plus souvent mises en oeuvre, la vidéoconférence est plébiscitée par 73% des entreprises nord-américaines et par 77% de celles de la zone EMEA. Le télétravail, qui évite les déplacements et le stress, mais augmente aussi, souvent, la productivité, réunit près de la moitié des répondants. Ensuite viennent la réduction des besoins en climatisation et l'utilisation d'énergies alternatives pour les infrastructures informatiques. Le recyclage est lui-aussi entré dans les moeurs puisque seuls 18% des répondants en EMEA et 11% des nord-américains ne le pratiquent pas encore. Il faut noter que Forrester Research n'a interrogé les responsables IT que sur l'impact de l'informatique sur l'environnement, et non sur l'utilisation du système d'information pour mener à bien une politique d'entreprise durable. L'arrivée de critères 'verts' dans les procédures d'achats informatiques L'étude confirme une autre tendance forte de 2008 au coeur de l'adoption du green IT : l'introduction de critères environnementaux dans les achats informatiques. 60% des responsables IT les prennent en compte. Parmi ces critères, l'étude de Forrester identifie la fabrication verte (sans évoquer précisément l'éco-conception), l'efficacité énergétique et le recyclage des matériels. Enfin, le green IT semble presque indifférent à la crise financière qui secoue la planète. Seuls 4% des responsables IT ont déjà décidé de réduire leurs investissements en la matière du fait de ces bouleversements économiques. Un bémol cependant, ils sont 44% en EMEA et 51% en Amérique du Nord à répondre qu'il est trop tôt pour prendre une décision, dans un sens ou dans l'autre. Pour son enquête, Forrester a interrogé 1 022 professionnels IT d'entreprises différentes en Amérique du Nord et en zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique).