Le grand saut de SAP dans la mobilité et le Cloud
L'éditeur SAP s'était peu signalé dans la mobilité et le Cloud, secteurs en plein développement, cela ne signifie pas qu'il en était absent. Son produit phare, la SAP Mobile Plateform, montre qu'il a beaucoup investi dans ces deux domaines.
Dans l'entreprise, la tendance est à la mobilité. Mais, sans le Cloud, celle-ci perd une bonne partie de ses atouts. C'est pourquoi SAP a fait de ce secteur une priorité. « Aujourd'hui, SAP est numéro un dans l'Entreprise Mobility Solutions », nous explique Rick Costanzo (en photo), EVP & General Manager of Global Mobility Solutions. Certes, SAP était présent dans la mobilité depuis une quinzaine d'années, mais le véritable signal de son engagement date de 2010, avec l'acquisition de Sybase, qui lui apporte, notamment, la gestion des mobiles.
En 2012, l'éditeur enfonce le clou en absorbant Syclo, jusque là l'un de ses partenaires, et qui ne compte pas moins de 600 clients répartis dans une quarantaine de pays. De quoi renforcer son offre, notamment dans la gestion des « cols bleus », c'est à dire des équipes sur le terrain (commerciaux, techniciens...). Le virage vers le Cloud a été négocié en 2011, lorsque SAP a décidé d'y porter sa plate-forme SMP (SAP Mobile Platform) et de délivrer ses services en mode SaaS.
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Aujourd'hui fer de lance de SAP dans la mobilité, SMP fournit trois grands types de services. D'abord, dans les couches dites « basses », c'est l'offre EMM (Entreprise Mobile Management), plus large que le traditionnel MDM (Mobile Device Management), puisqu'elle couvre également la gestion documentaire (mode online et offline), ainsi que le partage de documents. EMM comprend aussi une brique de sécurité (MAM ou Mobile Application Management), qui sécurise le terminal et filtre les requêtes, par exemple en fonction des profils et des droits. À noter que SMP est agnostique en matière de terminal et fonctionne sur les principales plate-formes du marché.
Le deuxième type de service s'appuie sur une gamme de connecteurs métiers vers le back office, y compris vers les environnements non SAP. Enfin, le troisième service se situe au niveau applicatif. L'éditeur propose ainsi une centaine d'applications prêtes à l'emploi et le portefeuille s'enrichit de celles de ses partenaires. C'est une sorte d'App Store ou de Play Store dans lequel l'entreprise achète les applications dont elle a besoin. Celles-ci peuvent être développées en trois formats. Tout d'abord, le format natif (celui du terminal), qui permet d'exploiter à fond les possibilités (notamment graphiques) de celui-ci. Le deuxième format est universel, puisqu'il s'agit du mode Web avec HTML5. Enfin, entre les deux, le mode hybride : dans ce cas, un conteneur va chercher des informations supplémentaire pour enrichir la page. Par exemple, insérer dans une page Web une photo prise par le terminal. C'est le conteneur qui gère les deux affichages.
Trois marchés visés
Grâce à SMP, SAP vise trois marchés. En premier lieu, celui, traditionnel, du B2B, c'est à dire à l'intérieur du monde professionnel. Et pour atteindre le maximum d'entreprises, particulièrement les plus petites, SAP s'appuie sur des partenaires, tels que Orange Business Serices. Plus nouveau, est le B2E (Business to Employee), qui permet de gérer les relations entre l'entreprise et ses salariés, concernant, par exemple, les notes de frais ou la diffusion de documents internes. Enfin, SMP couvre également le B2C, avec des services tels que le m-catalogue, le m-paiement et la fidélisation de clients. Cette dernière peut même être affinée grâce au couplage avec la géolocalisation et ainsi présenter des offres mieux ciblées.