Le Frontier chasse le Fugaku de la 1e place du Top500
Changement à la tête du TOP500 des supercalculateurs où le Frontier de l'Oak Ridge National Laboratory (ORNL) a supplanté le Fugaku au Japon. Le système américain est le premier à passer le cap de l'exaflop.
Le Japon a perdu son trône dans le domaine des supercalculateurs. Caracolant en tête depuis 2020, le Fugaku à Kobe, au Japon, a été évincé de la première place dans la dernière édition du Top500, publiée lors de l'ISC (International Supercomputing Conference). En effet, le Frontier de l'Oak Ridge National Laboratory (ORNL), dans le Tennessee aux Etats-Unis, vient de prendre la tête du classement avec une avance substantielle.
Comme l'indique le TOP500, Frontier est le premier système à dépasser la barre de l'exascale avec une performance maximale de 1,1 exaflop selon le benchmark Linpack (HPL), qui mesure la capacité des systèmes à résoudre un système dense d'équations linéaires. Le système américain dépasse est de loin les 442 pétaflops du Fugaku. Comprenant 8 730 112 coeurs, Frontier repose sur une plateforme HPE Cray EX combinant des processeurs AMD Epyc de 3eme génération avec des accélérateurs AMD Instinct 250X et une interconnexion Slingshot-11. Le TOP500 constate que non content d'être le plus performant, il est aussi le plus efficient sur le plan énergétique en affichant 52,23 gigaflops par watt. Dans ce classement nommé Green500, il dépasse le système japonais Preferred Networks MN-3.
L'Europe s'accroche dans le Top 10, la Chine en embuscade
Si le Fugaku japonais rétrograde à la seconde place, l'Europe n'a pas à rougir avec le supercalculateur LUMI déployé en Finlande pour l'entreprise commune EuroHPC qui dépasse de peu le Summit américaine avec une performance de 151,9 pétaflops. A noter que le système français Adastra du GENCI-CINES s'empare de justesse de la 10eme place avec 41,6 pétaflops. Les deux supercalculateurs européens ont un point commun avec le Frontier américain en étant basé sur la plateforme Cray EX de HPE, entièrement AMD avec les puces Epyc de 3ème génération et les accélérateurs Instinct.
Et la Chine ? Ancien numéro un, le supercalculateur Tianhe-2A souffre de l'utilisation des anciennes puces Intel Xeon E5-2692v2 Ivy Bridge ainsi que d'accélérateurs TH Express-2 et Matrix-2000. Il s'accroche à la 9ème place avec une performance maximale de 61,4 pétaflops. En 6ème position, la Chine place son système Sunway TaihuLight, basé sur les processeurs Sunway SW26010 avec 10 649 600 coeurs pour une performance maximale de 93 pétaflops. Mais la Chine n'a pas dit son dernier mot avec deux supercalculateurs en cours de référencement : le Sunway Oceanlite et le Tianhe-3 qui revendiquent avoir franchi la barre exaflopique selon le benchmark HPL. A voir si cela se traduit par des bouleversements dans le prochain classement à l'automne prochain.