Le fonds vautour, Elliott Management, veut contester le rachat d'Alcatel-Lucent par Nokia
Rapidement annoncée, rondement menée, la fusion entre Alcatel-Lucent et Nokia fait toujours l'objet de contestations. Elles émanent de fonds d'investissements réputés pour leur ténacité.
Le fonds d'investissement américain Elliott Management est monté à 1,3% du capital d'Alcatel-Lucent. Il en a informé l'Autorité des marchés financiers, régulateur de la bourse et des mouvements de capitaux en France. Cette information du Financial Times n'a rien d'innocente. Elliott est réputé pour être un fonds dit « vautour », il entre au capital des entreprises, non pas pour en sortir à terme avec une plus-value, mais pour infléchir très vite, la stratégie des dirigeants qu'Elliott estime insuffisamment rémunératrice pour les actionnaires.
Dans le cas d'Alcatel-Lucent, en cours de rachat par Nokia, Elliott ne peut se renforcer au capital que pour contester l'opération. C'est son métier. Nokia a racheté l'équipementier français il y a deux mois seulement. Elliott, fidèle à ses principes, prépare une contestation des termes du rachat et veut les infléchir. C'est sa manière de procéder et Alcatel-Lucent est une entreprise franco-américaine, où les anciens actionnaires venus de Lucent sont perdus dans le nouvel ensemble et ont subi eux aussi, une décennie de déconvenues. Elliott se veut leur défenseur.
Ce n'est pas une fusion, mais un rachat
Elliott n'est pas le premier à contester l'offre de Nokia. Un fonds anglais, agissant pour d'autres fonds, Odey Asset Management, a déjà donné de la voix dans ce sens, il détient 5,3% du capital d'Alcatel-Lucent. Pour Odey, l'opération est présentée comme une fusion, alors qu'il s'agit d'un rachat, dans ce cas l'offre devrait être ré-évaluée.
Elliott s'est illustré en Europe en contestant le rachat de Kabel Deutschland par Vodafone, toujours au nom des actionnaires insuffisamment rémunérés. Il veut empêcher la fusion de deux filiales de Samsung. Le groupe s'est illustré chez Juniper, en voulant vendre Junos, et veut pousser Riverbed hors de la bourse. Il a mené campagne pour qu'EMC se sépare de sa filiale VMware. Elliott a également pris 7,1% du capital de Citrix, là encore pour que la direction procède à un spin off de certaines de ses activités.
En illustration : Elliott Management veut s'emparer du dossier Alcatel-Lucent