Le FBI, droit dans ses Bots
Le FBI se lance dans une campagne de chasse aux Botnets, opération baptisée Bot Roast. Près d'un millions de machines « zombifiées » auraient jusqu'à présent été détectées, et trois suspects appréhendés, nous apprend le communiqué du Bureau Fédéral. L'un d'entre eux est un « gardien » de botnet, les deux autres de « simples usagers », dont le célèbre Spam King R.A. Soloway, ainsi qu'un certain Jason Michael Downey, poursuivi pour avoir utilisé ce genre de réseau de machines compromises dans le cadre d'attaques en déni de service. Cette chasse aux sorcières sera conduite sous la haute autorité du Cert US. Différents médias, le Security Focus ou le blog de F-Secure rapportent l'information, en évitant pudiquement de préciser qu'une telle action n'aura que peu d'impact sur la salubrité d'Internet. Dès qu'un gardien de Botnet est mis sous les verrous, un autre prend sa place et récupère son « troupeau » de machines zombifiées. Le FBI, à ce sujet, demande aux éventuelles victimes de s'adresser à leurs fournisseurs afin d'obtenir une aide à la « dézombification », les agents fédéraux étant conscient de leur impuissance à éradiquer un petit million de chevaux de Troie. Ajoutons que le phénomène botnet aurait tendance, si l'on en juge par les rapports publiés par les Symantec, Websense, et autres experts-analystes, à se déplacer de plus en plus en direction des pays de l'Est et de l'Asie. Un assainissement de la situation aux Etats-Unis ne ferait que pousser un peu plus les « bot herders » dans ces terra incognitae judiciaires. Cette action aurait donc pour seul effet de donner bonne conscience à l'Administration Fédérale, masquant plutôt qu'éliminant la véritable cause première de ce phénomène : la permissivité de la loi Can Spam. Le rang de premier diffuseur mondial de pourriel fait des Etats-Unis le client inconditionnel des loueurs de Botnets. Eradiquer ces fléaux, spam et botnets, relève d'un véritable courage politique, et non d'une vague action policière limitée dans le temps et dans l'espace.