Le e-commerce, foyer de croissance aux dépens des commerçants traditionnels
Si l'on sait saisir les opportunités, le e-commerce est toujours un foyer de croissance. Une réussite, parfois destructrice de valeur, qui se fait souvent au détriment des commerces classiques. C'est ce qui ressort de la conférence EBG « Le commerce électronique B2C & B2B, ultime foyer de croissance ? », du mercredi 24 juin.
Le e-commerce est encore un véritable foyer de croissance, à condition de savoir saisir les bonnes opportunités. Une réussite qui se fait souvent au détriment des commerces classiques, et qui peut aussi être destructrice de valeur. C'est ce qui ressort de la conférence « Le commerce électronique B2C & B2B, ultime foyer de croissance ? », qui avait lieu le mercredi 24 juin lors de l'assemblée générale de l'EBG (Electronic Business group). La croissance en e-commerce est encore possible Plusieurs réussites montrent que la croissance sur internet est encore possible. On citera d'abord l'exemple du site vente-privée.com, qui à son lancement en 2003 regroupait 4 personnes pour un chiffre d'affaire de 2 millions d'euros. Le site, qui est aujourd'hui une référence du discount sur internet, atteint un chiffre d'affaire de 500 millions d'euros, emploie 1500 personnes, et continue d'embaucher. Une croissance qui a en partie été rendue possible par le fait que vente-privée s'est appuyé sur une entreprise classique de dé-stockage. Mais il existe d'autres exemples de concepts purement web qui fonctionnent. On peut penser par exemple à 24H00.fr (qui réalise également des ventes privées), Aufeminin.com, 1000 Mercis, sites qui sont tous rentables. Jean Darrieu, Directeur Général de LaSer (services financiers), évoque même un concept consistant à faire payer aux internautes les produits à prix quasiment coûtants, une fois qu'ils se sont acquittés d'un abonnement. Le web, un danger pour le commerce classique S'il est certain qu'il reste des opportunités dans le e-commerce, cette croissance n'est pas évidente pour toutes les entreprises si l'on en croit Jacques-Antoine Granjon, Co-Fondateur de vente-privée : « Soit vous êtes petit dans une niche, et ça ira. Soit vous êtes gros, et vous vous en sortirez aussi. Mais pour ceux de taille intermédiaire, certains coûts seront aussi élevés que pour un gros, sans les recettes correspondantes. » Mais au delà du succès ou non de l'e-commerce, ce dernier est un danger pour le commerce classique, et peut être plus généralement responsable d'une certaine destruction de valeur. Essayer en magasin, acheter sur Internet Jean Darrieu, Directeur Général chez LaSer, rappelle à ce sujet une pratique qui se multiplie : Le consommateur repère un article sur internet, va l'essayer en magasin, pour finalement l'acheter sur internet, à un prix réduit. L'acheteur profite des services offerts par le magasin, et des prix d'internet. Comment revenir à un équilibre entre achat en ligne et achat en magasin ? Une solution serait de généraliser les systèmes de bons d'achats accessibles sur internet, mais utilisables en magasin. D'un autre côté, c'est peut-être aux magasins de proximité de se transformer. Lors d'une autre conférence de cette journée, Christian Polge, Président de Coca Cola France soulignait en effet ce dernier point : « Vous avez déjà vu un magasin Apple vide ? C'est parce qu'il est différent. » Quoi qu'il en soit, il est certain qu'internet rime souvent avec discount. Jacques-Antoine Granjon (www.vente-privée.com) cite en exemple l'erreur faite par Peugeot : Après avoir écoulé 90 voitures en quelques secondes grâce à une opération évènementielle sur Vente-privée, le constructeur a décidé de s'équiper de son propre site de vente de voitures sur internet. Aujourd'hui, le Webstore de Peugeot affiche des prix inférieur de 30 % en moyenne à ceux présentés en concessions. Mais le constructeur ne peut que difficilement revenir en arrière, et c'est la marque elle-même qui est dévaluée. Les e-commerçants accusés de dévaluer le marché C'est donc un exemple de discount qui a été directement nuisible à son instigateur que cite Jacques-Antoine Granjon. Mais il est lui-même souvent pointé du doigt pour cette destruction de valeur qui accompagne souvent l'internet, critique relayée par Jean Darrieu (LaSer) lors de cette conférence. Mais pour Jacques-Antoine Granjon, c'est un faux procès, vente privée ne cassant pas le marché puisque qu'elle ne fait qu'écouler les invendus des marques. « Vente privée, c'est pas du B2B, c'est du B2B2C. », explique-t-il. Une nuance qui ne semble pas être unanimement partagée, et notamment par Patrick Robin, président de 24H00.fr, qui regrette que les gens associent Internet avec discount à cause d'entreprises telles que vente-privée.