Le développement du très haut débit passe par l'engagement des collectivités locales
Le Grenelle du Très Haut débit qui s'est tenu à La Défense le mardi 23 septembre a été l'occasion de faire le point sur les déploiements dans l'hexagone. « Ayez le réflexe fourreau »martèle l'Alsace.
Avec 43 500 abonnés au très haut débit fixe, la France est loin du peloton de tête européen. Et si l'on compare avec la Corée du Sud ou le Japon (11 millions d'abonnés), la situation de l'hexagone est carrément ridicule. Malgré tout, les pouvoirs publics restent optimistes : « Nous maintenons notre objectif de quatre millions d'abonnés au très haut débit fixe en France à la fin 2012. Nous voulons renouveler le succès de l'ADSL, a martelé Emmanuel Gabla, représentant du secrétaire d'Etat Luc Chatel, lors du Grenelle du très haut débit qui se tenait le mardi 23 septembre à la Défense. Le conseiller ministériel a rappelé que la loi de Modernisation de l'Economie- votée cet été et dont tous les décrets d'application devraient être publiés d'ici la fin de l'année - prévoit entre autre un droit à la fibre optique équivalent au droit à l'antenne pour la télévision. A condition néanmoins que les citoyens disposent d'une offre d'opérateur. Et là, ce n'est pas forcément acquis. Les règles de mutualisation commencent seulement à s'éclaircir dans les zones denses, que se disputent les opérateurs. Eric Besson, secrétaire d'Etat chargé du développement à l'économie numérique a d'ailleurs prévenu que si les opérateurs ne parvenaient pas à s'accorder, l'Arcep pourrait intervenir et imposer des conditions. Dans les zones rurales et plus particulièrement pour la couverture des zones blanches, l'avenir est dans les mains des collectivités locales. Avec néanmoins de grandes disparités. Si le département de la Manche a bien avancé dans le déploiement du très haut débit fixe, d'autres comme la Lozère peinent à s'équiper. Néanmoins, il y a de l'espoir si l'on en croit Gabrielle Gauthey de l'Arcep « la clé du développement du développement du très haut débit dans les zones blanches, ce sont les réseaux de collecte ». Des réseaux qui doivent être neutres et ouverts à toutes les technologies. Les intervenants ont également appelé à profiter de tous les travaux de génie civil (eau, électricité, gaz...) réalisés dans les communes pour déployer de la fibre optique. A l'image de l'Alsace qui en fait un slogan à destination des maires « ayez le réflexe fourreau » comme le dit Alain Cote, du Conseil Régional d'Alsace. Photo : Gabrielle Gauthey de l'Arcep et Emmanuel Gabla, conseiller ministériel, lors de la table ronde du Grenelle du haut débit