Le consommateur surpaie ses SMS et ça commence à se voir

le 01/12/2009, par EuroTMT, Régulation télécoms, 775 mots

L'Europe fixe à 13,2 centimes d'euros le tarif du SMS acheminé entre pays de l'Union. Or, des opérateurs facturent ce même prix, voire plus, pour un SMS émis dans leur propre pays. Preuve que la plupart des consommateurs surpaient leurs SMS.

Le consommateur surpaie ses SMS et ça commence à se voir

(Source EuroTMT ) La nouvelle a fait l'effet d'une petite bombe dans le milieu des télécoms mobiles européennes. La semaine dernière, l'Agcom, le gendarme italien des télécoms, a annoncé qu'il imposait un plafond tarifaire pour les prix de détail des SMS nationaux. C'est une grande première en Europe. Alors que la France est le seul pays membre à réguler le prix de gros des SMS (la terminaison d'appel SMS ou TA SMS), la Commission européenne pour sa part avait seulement osé réguler les tarifs de détail (c'est-à-dire grand public) mais uniquement lors du raoming intra-européeen de la téléphonie mobile en imposant un tarif maximum pour les services voix, SMS et données. Cette décision de la Commission européenne avait d'ailleurs donné lieu à un grand débat idéologique. Pour la plupart des régulateurs comme l'Arcep, la régulation tarifaire doit seulement fixer des tarifs sur le marché de gros et laisser les opérateurs répercuter les baisses de tarifs régulés sur les prix grand public. Seul problème : que le marché soit concurrentiel ou non, la répercussion de la baisse des tarifs de gros sur les prix de détail n'est pas aussi automatique que les régulateurs l'espèrent. C'est d'ailleurs après avoir constaté cette situation que Viviane Reding, Commissaire européenne en charge jusqu'il y a peu des télécommunications, avait décidé, à partir de 2007, de s'attaquer aux prix de détail des opérateurs mobiles. Après avoir imposé un tarif plafond pour les communications intra-européennes en 2007, la Commission européenne a donc décidé d'appliquer aussi à la téléphonie mobile, en juillet dernier, un prix maximum pour les SMS toujours en roaming. Mais si la première décision concernant la voix n'a eu que ... Photo : envoi de SMS (D.R.) ... très peu d'implications sur les grilles tarifaires des opérateurs mobiles, la deuxième décision sur les SMS est bien plus embarrassante pour les opérateurs mobiles et les autorités de régulation. Sans avoir volontairement cherché à bousculer l'état des choses, les tarifs annoncés par le régulateur européen ont ébranlé les marchés locaux. Le tarif des SMS intra-européens fixé par la Commission est en effet de 11 centimes d'euros HT. Or, dans de nombreux pays européens, ce tarif s'avère en fait égal, voire inférieur, au prix des SMS nationaux facturés par les opérateurs. Résultat, à l'issue d'une enquête lancée en juillet 2008, l'Agcom a abouti à la conclusion que le tarif européen était inférieur aux prix pratiqués dans la péninsule Italienne. Cela nécessite quelques explications. Si le revenu moyen apparent par SMS n'est que de 3,5 centimes d'euro, le chiffre d'affaires tiré des SMS par les opérateurs mobiles transalpins provient en fait à 77 % d'abonnés qui paient en moyenne 15 centimes d'euros TTC par SMS. Soit près de 2 centimes d'euros de plus que le tarif européen, 13,2 centimes d'euro TTC ! D'où la décision prise par l'Agcom d'imposer un prix plafond pour les SMS nationaux de ... ... 13,2 centimes d'euro. Et le même constat peut être fait en France : selon les documents publiés récemment par l'Arcep qui vient de relancer une consultation publique sur le tarif de la terminaison d'appel SMS, le revenu moyen par SMS est tombé à un niveau proche du tarif de la TA SMS (3 centimes d'euros), mais seulement les gros consommateurs bénéficient de ce tarif par le biais de forfait quasi-illimités. Les autres clients, ou ceux qui consomment du SMS hors forfait, paient chaque message entre 10 et 13 centimes d'euros. Les analyses de marché réalisées par les deux autorités nationales confirment donc les études faites par les analystes financiers qui affirment, pour la plupart, que le marché du SMS constitue la véritable vache à lait de la téléphonie mobile. Mais jusqu'à présent, les régulateurs nationaux (en dehors de l'Arcep) et la Commission européenne ne se sont guère intéressés à ce marché, la réforme des directives européennes sur les télécoms ne faisant toujours pas du SMS un marché pertinent qui doit être analysé et régulé par les autorités nationales. Pour combien de temps encore ? Absence de données : Autant les statistiques sont nombreuses sur le prix d'une communication mobile (par opérateur ou par pays), autant celles concernant les SMS sont quasiment inexistantes. Si le Groupe des régulateurs européens fait un bilan annuel du tarif de la terminaison SMS, il ne donne aucune précision sur l'identité des pays. Ainsi, tout ce qu'il est possible de savoir est qu'au 1er janvier 2009, la TA SMS (Terminaison d'appel SMS) s'établissait entre 1,5 centime d'euro et 6,5 centimes d'euro. Avec un tarif moyen de 3,1 centimes d'euro, la France se classe parmi les bons élèves.

La résilience des réseaux FFTH inquiète les entreprises

Une étude réalisée par InfraNum, en partenariat avec la Banque des Territoires, s'est penchée sur la résilience des infrastructures numériques FttH (Fiber to the Home) sur le territoire français. Celle-ci met...

le 25/07/2023, par Aurélie Chandèze, 696 mots

Le projet de financement du déploiement de la 5G par les grandes...

Plusieurs pays européens n'adhèrent pas à l'idée de faire financer l'expansion de la 5G et du haut débit en Europe par les grandes entreprises technologiques à l'origine d'un trafic Internet important. Les...

le 06/06/2023, par Charlotte Trueman, IDG NS (adaptation Jean Elyan), 441 mots

La régulation d'Internet redevient une priorité gouvernementale

Afin de « progresser dans une société numériquement plus sûre », Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications présente aujourd'hui en Conseil des ministres un...

le 10/05/2023, par Célia Séramour, 1174 mots

Dernier dossier

Les white-box sont-elles l'avenir de la commutation réseau ?

Et si vous pouviez gérer vos commutateurs de centres de données et vos routeurs de la même façon que vos serveurs et ainsi réduire les coûts des dépenses en capital ? C'est la promesse des white-box qui amènent des systèmes d'exploitation réseau open source fonctionnant sur du matériel courant.Pour en avoir le coeur net, nous avons testé Cumulus...

Dernier entretien

Céline Polo

DRH du groupe iliad

"Nous recrutons dans des métiers en tension, en particulier sur l'infrastructure réseau, pour lesquels il y a...