Le Collectif Libre Choix demande la création d'un organisme indépendant
Même si les membres du Collectif Libre Choix ne sont ni nombreux ni prestigieux, leur prise de position sur la politique de la Présidence de la République vis-à-vis de la fibre optique ne manque pas d'intérêt. Ce collectif propose notamment la création d'une entité indépendante et sans but lucratif, chargée de gérer l'infrastructure.
Regroupant une poignée de petits acteurs, le Collectif Libre Choix se félicite de l'initiative de la Présidence de la République visant à accélérer le déploiement de la fibre optique pour tous les Français, y compris dans les zones rurales. Mais ce message s'accompagne d'une requête. Selon lui, la séparation des réseaux et des services et la création d'un grand réseau mutualisé sont la condition incontournable de l'expression de la libre concurrence. Il juge que le futur réseau qui sera déployé jusqu'à l'abonné devra être mutualisé, dans l'intérêt de la concurrence et du consommateur. Une entité chargée de gérer l'infrastructure Le collectif demande au régulateur et au gouvernement la prise en compte de ce futur réseau en tant qu'infrastructure essentielle. Il propose qu'elle soit gérée par une entité autonome, comme c'est déjà le cas pour la portabilité des numéros mobiles ou, dans d'autres secteurs, pour le transport de l'électricité (RTE) et le réseau ferré (RFF). En effet, selon le collectif, seul un organisme qui n'a pas vocation à faire des bénéfices mais à déployer et à maintenir ses infrastructures, serait en mesure de proposer aux opérateurs des tarifs de gros permettant l'expression d'une saine concurrence. Toujours selon ce collectif, la création de plusieurs réseaux de fibre concurrents conduirait, dans l'objectif d'une recherche de rentabilité, à des prix de gros élevés, générant un risque d'oligopole semblable à celui que nous connaissons déjà dans la téléphonie mobile et le haut débit. Le Collectif Libre Choix a été créé le 7 mai 2008 à l'initiative d'acteurs alternatifs opérant dans différents secteurs d'activités et qui estiment qu'en France, la concurrence ne marche pas. Son objectif : alerter l'opinion et les pouvoirs publics sur les difficultés qu'ils rencontrent sur leurs marchés respectifs. La liste de ses membres est toutefois restreinte et composée d'acteurs relativement mineurs : Adrexo, Altergaz, Gaz de Paris, Ipnotic Telecom, Reliance Globalcom et Tele2 Mobile.