Le co-fondateur d'Arista l'attaque en justice
Arista a doublé son bénéfice de 2010 à 2013 et s'apprête à entrer en bourse. Une belle trajectoire pour ce spécialiste du switching pour centres de données.
etLe sort d'Arista Networks, qui vient de déposer son projet d'entrée en bourse, dépend en grande partie des poursuites en justice qui lui sont intentées. Elles viennent d'Optumsoft, une société de logiciels créée par un co-fondateur d'Arista et professeur à Stanford, David Cheriton (en photo), qui poursuit Arista pour rupture de contrat et violation de secrets commerciaux. Il met aussi en cause l'essence de la gamme de produits d'Arista : le système d'exploitation extensible (EOS ) sur ses commutateurs qui aurait été copié. Optumsoft a déposé sa plainte dans le comté de Santa Clara, en Californie, le 4 avril dernier, une semaine après qu'Arista a déposé son offre publique initiale à 200 millions de dollars.
Arista préfigurait ce conflit dans son dossier d'entrée en bourse déposé auprès de la SEC. À ce moment pourtant, aucune plainte n'avait été déposée par Optumsoft. La question de fond porte sur la technologie sous licence d'Arista Optumsoft pour EOS appelés TACC, Types, Attributes and Constraints Compiler. C'est une plate-forme pour le développement d'applications ou de systèmes, une fonctionnalité clé d'Arista lui permettant de se différencier.
Dans son action juridique, Optumsoft revendique la propriété des « améliorations, corrections ou modifications apportées à TACC », ainsi que les «oeuvres dérivées de ceux-ci , faites par ou pour Arista impliquant TACC, comme EOS». TACC comprend une base de données système (SysDB ) et des agents pour la copie, la collecte et la distribution. TACC est destiné à permettre le développement efficace d'applications distribuées de haute performance avec moins de lignes de code, moins de bugs et une mise sur le marché plus rapide, autant d'attributs d'EOS dont SysDB est le noyau. Autrement dit, le fonds du dossier et de la plainte d'Optumsoft porte sur le coeur technologique d'Arista.
Arista contredit tous les arguments d'Optumsoft
Dans une demande déposée le 14 avril devant cette même Cour du Comté de Santa Clara, Arista réplique en affirmant avoir développé SysDB pour EOS sans pour autant avoir pris de licence à Optumsoft. Arista possèderait les licences des outils de développement de logiciels dans TACC pour construire EOS en interne, y compris SysDB. Ce qui contredit tous les arguments d'Optumsoft mais fait ressembler cette affaire à un duel à mort.
Arista estime qu'Optumsoft est une entreprise en difficulté essayant de capitaliser sur le succès financier d'un autre, qui est sur le point de lever des capitaux supplémentaires. Réplique du camp d'en face : "Cette affaire implique un scénario trop commun : une entreprise prospère, sur le point de devenir publique (Arista), poursuivie en justice par une entreprise en difficulté cherchant un « Je vous salue Marie » pour se sauver (c'est Optumsoft ). ...La société fabrique une réclamation en termes de propriété intellectuelle, dans l'espoir de perturber l'introduction en bourse et la sécurisation de certains gains».