Le cloud modifie profondément l'approche réseau
Avant, les applications étaient faciles à gérer, en tout cas comparé à aujourd'hui. Mais, pour les professionnels des réseaux, ce bon vieux temps est loin.
Les approches traditionnelles de l'architecture réseau alignent les réseaux avec les applications qu'ils prennent en charge. Il y a des flux de données linéaires, qui entrainent des flux de réseaux linéaires, et ils évoluent ensemble. Quand la demande pour les applications grossit, le réseau aussi. Ces topologies sont relativement faciles à étendre horizontalement en utilisant des outils comme des équilibreurs de charge, et simples à contrôler en exploitant des points uniques de circulation.
«Puis la virtualisation a changé les choses » commente Eric Hanselman (en photo), analyste au cabinet d'études 451 Research, lors d'une présentation sur la manière dont le cloud change les réseaux, à la conférence Cloud Connect à Chicago cette semaine. La différence fondamentale est que la virtualisation permet maintenant aux applications d'être mobiles. « Lorsque vous commencez à déplacer des charges de travail, ces flux de données deviennent plus compliqués ». « Ces niveaux de réseaux traditionnels commencent à disparaitre ».
Un réseau encore plus flexible
Aujourd'hui, le cloud a introduit un nouveau niveau de complexité au-delà de la virtualisation. Dans un environnement cloud, non seulement les machines virtuelles sont découpées dans un serveur, mais elles peuvent être automatiquement provisionnées et mises à échelle. Ce qui nécessite encore plus de flexibilité du réseau. Le cloud amène aussi d'autres nouveaux défis. Aujourd'hui les applications peuvent tourner dans des lieux dispersés dans le monde entier. Mais lorsque cela arrive, les données sous-jacentes qui prennent en charge ces applications doivent être constamment mises à jour et synchronisées aussi.
Les clients sont habitués à répliquer les données pour des scénarios de reprise après sinistre. Mais ce modèle de sauvegarde ne s'intègre pas bien dans un monde cloud. Les applications géographiquement dispersées doivent être synchronisées, ce qui créé des scénarios actifs-actifs sur plusieurs sites. Et c'est difficile à faire.
Répliquées dans un environnement distribué
Parfois les utilisateurs se contentent de données moins cohérentes pour ces applications, et à la place, ils ont un système où les données sont, pour la majorité, mises à jour en temps réel, et seront répliquées dans un environnement distribué, note Eric Hanselman. Les datacenters Hyperscale appliquent cette méthode : lorsqu'un utilisateur met à jour Facebook, cette mise à jour peut ne pas immédiatement être répercutée dans le monde entier. Mais elle finira par faire son chemin à travers le système. « Préparez-vous à séparer et distribuer » vos données recommande Eric Hanselman.
Le cloud a introduit ces nouveaux modèles pour que les données soient distribuées autour du globe, et les réseaux doivent suivre. Les fournisseurs de cloud essaient de faire évoluer ces paradigmes réseaux avec l'avènement des services cloud.
Amazon propose le protocole Direct Connect, qui offre un lien direct entre leur datacenters et les centres de colocalisation exploités par divers partenaires, comme par exemple Equinix. D'autres entreprises déploient des architectures de qualité SDN dans leur cloud, ce qui donne aux clients la possibilité de faire tourner les réseaux à la demande.
Les utilisateurs comprennent les changements
Le cloud apporte des caractéristiques beaucoup plus dynamiques à l'informatique commente Bernard Golden, Directeur Entreprise à Entratius, une plateforme de management cloud appartenant à Dell. D'un point de vue conceptuel, les utilisateurs comprennent généralement les changements réseaux nécessaires pour y répondre. Mais ils sont confrontés à ces défis une fois que leurs systèmes sont mis en place.
Une des solutions pour résoudre ces problèmes, selon lui, est d'installer une couche logicielle entre le réseau et ces applications dynamiques - que ce soit une approche SDN, ou des commutateurs virtualisés. «En fait, maintenant vous devez avoir un logiciel intelligent au milieu du réseau » ajoute Bernard Golden, aussi auteur du récent livre Amazon Web Services pour les nuls.
Ce qu'il faut retenir, conclu Eric Hanselman, c'est que la virtualisation et notamment le cloud, modifient profondément les approches réseau traditionnelles. Si le réseau n'est pas mis à jour avec les nouvelles technologies comme le cloud computing, le système entier pourra être défectueux.