Le Cigref et l'ANSSI veulent que les DSI se préoccupent de la sécurité
Assises de la sécurité. Le Cesin regroupe 250 RSSI des grands comptes, une instance qui commence à peser. Pour ne pas être en reste, le Cigref intervient de plus en plus sur le sujet avec son groupe CyberDéfense.
Serait-ce un méa-culpa ? Jean-Pierre Mazoyer, président du groupe cyberdéfense du Cigref (il est Directeur Informatique et Industriel Groupe et membre du Comité exécutif de Crédit Agricole S.A) a lancé un appel à ses collègues lors des Assises de la sécurité. Mot d'ordre ? « Défendre les budgets des RSSI et appuyer les questions qu'ils sont seuls à poser, la transformation numérique ne peut se faire sans cybersécurité ».
Le Cigref n'est d'ailleurs pas seul à vouloir appuyer les RSSI. L'ANSSI se rapproche des entreprises. L'un de ses chargés de mission, Christian Daviot explique que « le DSI doit regarder et prendre en compte la menace, c'est lui qui est en première ligne ». Il révèle que Guillaume Poupard intervient devant les comités de direction quand il est invité. La France a connu une centaine d'incidents graves en deux ans comme ceux connus à Bercy ou chez Areva, les autres n'étant pas rendus public.
Le DSI lui, toujours selon Christian Daviot doit d'abord protéger ses dirigeants. Les exemples de Target ou Sony sont là pour prouver qu'un CEO peut perdre son poste, le DSI avec lui, s'il est mal protégé. La Loi de Programmation Militaire, avec le rôle des OIV ou des sous-traitants des OIV, lui fera obligation de protéger le patrimoine de son entreprise, le Pdg risquant d'aller au pénal.
Toute entreprise peut s'arrêter
Le directeur du marketing aussi doit être protégé. Chacun se souvient du vol de la base de données d'Orange. Au-delà de cet exemple connu, la confiance dans les entreprises peut fléchir avec de tels incidents. L'activité même est à protéger, on pense à France 5 victime d'un piratage, mais toute entreprise peut s'arrêter, si le RSSII ne peut assurer la continuité d'activité.
Le RSSI doit également protéger le patrimoine, l'espionnage n'est pas le fruit de l'imagination, mais une activité de vol intellectuel ou financier très courante. Le RSSI rappelle Christian Daviot doit travailler aux côtés du DSI, avoir une vraie connivence pour la survie de l'entreprise. Ils pourraient également s'exprimer en termes simples devant le Comex, le sujet sécurité étant décisif pour la transformation digitale.
Ce dernier aspect n'est pas le moindre comme en témoigne Christophe Leray, DSI du PMU insiste sur le nécessaire travail de sensibilisation des dirigeants .... et des salariés. Son équipe a lancé une campagne de faux pishing, après avoir mené une campagne de sensibilisation des salariés. Résultat : 22% de taux d'ouverture et 6% qui ont donné leurs coordonnées pour avoir un cadeau !
En photo : Jean-Pierre Mazoyer lance un appel à ses collègues DSI