Le choix du tout Open Source, pour l'informatique et la téléphonie, chez Landes Mutualité
La mutuelle Landes Mutualité a migré progressivement depuis 2003 ses applications métiers et ses postes utilisateurs vers le tout Open Source. Elle bascule actuellement sa téléphonie vers l'IPBX Asterix.

Landes Mutualité est une mutuelle en forte croissance. En 5 ans, elle est passée de 54 000 à 100 000 adhérents, et de 17 à 80 salariés. Elle a bâti la refonte de son système d'information sur les logiciels libres. Mieux, elle propose désormais à l'extérieur les développements réalisés en interne, avec la vente de prestations associées. Cette mutuelle est le principal sponsor des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre, qui ont lieu à Mont-de-Marsan du mardi 1er juillet 2008 au samedi 5 juillet 2008. En 2003, la mutuelle gérait 54 000 adhérents et employait pour cela 17 salariés dont 3 informaticiens et 2 commerciaux. Aujourd'hui, elle emploie 80 personnes dont 8 informaticiens et 40 commerciaux pour 100 000 adhérents. En 2003, « Nos logiciels métier (cotisations, prestations...) étaient écrits en Cobol et tournaient sur AS/400 mais n'étaient plus adaptés à nos besoins, résume Christian Couturier, directeur des opérations (DSIO) de Landes Mutualité. La priorité de la mutuelle était alors de développer son activité, mais avec des moyens limités. « A l'époque, les mutuelles faisaient souvent le choix de progiciels mais cela revient très cher. Dans notre cas, nous avions estimé le coût d'un tel choix à un million d'euros de licence et autant par an en maintenance, relève Christian Couturier. Cela étant trop coûteux pour la mutuelle, les équipes se sont mises à la recherche d'une autre solution, plus efficace, leur donnant une parfaite maîtrise de leur système d'information. En 2003-2004, pour la refonte des logiciels métiers et du front-office (CRM, etc.), la mutuelle a fait appel à une SSII locale qui disposait d'une équipe de veille orientée « logiciels libres ». Le discours de cette équipe a été bien reçu au point que la mutuelle a finit par recruter ses membres en 2005. La mutuelle a commencé par refondre les interfaces utilisateurs et développer le front-office : extranet en PHP et Java avec Samba et Apache, Talend pour le décisionnel... Pour la gestion de la relation avec les adhérents, un outil interne a été développé ... ... à partir de logiciels libres. « Nos cinq serveurs sont désormais sous Linux Red Hat sur lesquels nous avons installé divers outils de collaboration (webcalendar, messagerie Imap...), décrit Christian Couturier. En 2004, la mutuelle a adopté la bureautique OpenOffice en remplacement d'Office de Microsoft, en restant sur Windows XP, et avec une formation de deux fois une journée. La messagerie Outlook a été remplacée par Thunderbird et le navigateur Internet Explorer a été remplacé par Firefox. Comme les logiciels libres étaient plus rapides, cela a été perçu très positivement par les utilisateurs. Puis, en 2007, les postes de travail ont basculé sous Linux, avec une petite formation. « Aujourd'hui, nos utilisateurs ont oublié qu'ils ont utilisé un jour Microsoft Windows, relève Christian Couturier. Enfin, en 2008, c'est la téléphonie qui migre sous IP avec l'IPBX Open Source, Asterix. Le chantier devrait être achevé pour cet été. Si développer sous environnement libre ou propriétaire revient, au fond, exactement au même selon la mutuelle. Mais en faisant ce choix du libre, « Nous avons économisé en coûts directs plus de 500 000 €, estime Christian Couturier. La mutuelle a adopté les principes de mutualisation des développements. « Si nous effectuons des modifications pour couvrir nos besoins, nous reversons ces travaux à la Communauté, Cette approche de mutualisation des travaux correspond bien à l'esprit mutualiste, souligne Christian Couturier. Fin 2007, la mutuelle a acquis l'essentiel des parts d'une société de courtage dans laquelle elle valorise ses développements propres pour 2,6 millions d'euros et va commencer à vendre son travail auprès d'entreprises de la région, ce qui lui donnera davantage de moyens pour continuer à effectuer de nouveaux développements.