Le charme pas discret des trous Vista anticipés
Ce qui semble le plus intéresser les journalistes techniques ces jours précédant le « D-Day », c'est ce qu'il n'y a pas dans Vista. Ce qui manque. Autrement dit les failles, les trous, les vides... « Le Vista Service Pack 1 sur les starting blocks » titre l'Australien APC Mag, que l'on peut difficilement taxer d'antimicrosoftisme (même secondaire). Voilà qui est aussi extraordinaire qu'être Persan : comment un noyau qui n'est pas encore sorti peut-il déjà compter sur l'édition d'un complément logiciel comblant des carences encore toutes virtuelles ? La Rédaction de CSO France n'y voit là qu'une seule explication : la sagesse prospective et l'anticipation marketing. Il est un fait notoire, depuis les toutes premières versions des systèmes prétendus 32 bits (OS/2 y compris), c'est qu'il est vain de déployer un O.S. avant la sortie de son premier « lot de rustines », le fameux Service Pack. Un Service Pack qui voit généralement le jour 12 ou 18 mois après la sortie officielle du noyau en question, sorte de pansement à géométrie variable protégeant les plaies détectées par les « early adopters » (en français : essuyeur de plâtres, NdT). Il est donc tentant, pour l'éditeur, de raccourcir autant que possible la publication de ce « S.P.1 », dans l'espérance de raccourcir du même coup l'adoption généralisée de son oeuvre. Vista n'est pas déjà sorti que sa super-rustine cumulative est prête, achetez en paix braves gens. Des mauvaises langues pourraient même accuser Microsoft d'envisager le lancement de Vista 2.0 « avec le SP1 déjà intégré dans la RTM ». Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour contredire les rapports du Gartner, seul cabinet d'analyse capable de prévoir « un retard dans l'adoption du prochain système Microsoft » avant même que ledit Microsoft n'envisage de concevoir le système en question. Dans la même veine, ce papier titré avec cet art de l'understatement très anglo-saxon « Les Malwares sont déjà plus « compatibles Vista » que les logiciels de protection ». Las, cet article n'est que le ennième se faisant l'écho du mécontentement des éditeurs d'antivirus, lesquels ne peuvent plus « injecter » dans Vista leurs programmes à coup d'appels non documentés, hacks subtils et hooks secrets. Ceci dit, l'idée est plaisante d'imaginer un groupe de hackers demander un jour l'apposition du « Windows Logo » sur un développement destructeur, sous prétexte qu'il respecte les fourches caudines du WHQL (Windows Hardware Quality Labs, successeur de la HCL dopée au stéroïdes).