Le câblo américain Dish veut contrer Iliad pour le rachat de T Mobile
Comme nous l'annonçions il y a quinze jours, les câblo-opérateurs américains veulent entrer en lice pour le rachat de l'opérateur mobile T Mobile, filiale locale de Deutsche Telekom. Parmi eux, Dish Network se distingue par sa résolution et les moyens engagés.
C'est l'agence Bloomberg, toujours bien informée, qui avance l'information. Le Pdg du câblo-opérateur Dish Networks, Charlie Ergen, aurait contacté les dirigeants de Deutsche Telekom pour affirmer son intérêt pour leur filiale américain T-Mobile et sortir une offre nettement plus attractive que celle d'Iliad. L'information était très attendue, Dish ayant depuis longtemps affirmé son intérêt pour un rapprochement avec un opérateur de téléphonie mobile. Mais depuis un mois la société faisait silence.
Elle a des atouts, en particulier un spectre de fréquences d'une valeur de 26 milliards de dollars. Elle n'a ni l'intention de le vendre ni celle de se lancer dans la création d'un opérateur mobile de A à Z. Toutefois, le câblo doit utiliser son spectre, faute de quoi la FCC, le régulateur peut le lui retirer. En fait ce spectre ferait l'affaire de T-Mobile en veine de nouvelles fréquences.
Vente de nouvelles fréquences
Début novembre interviendra également la vente de nouvelles fréquences par la FCC, les fréquences dites AWS (Auction wireless services). Selon leur valeur, Dish pourra apprécier celle de son spectre. Le calendrier est donc particulier pour Dish. Il sera intéressé par les nouvelles fréquences à partir du moment où la vente de T-Mobile sera conclue.
Tout en restant très discret, Dish poursuit en fait depuis longtemps une stratégie d'entrée sur le marché des mobiles. L'an passé il affirmait ses visées sur Sprint, SoftBank s'est montré plus rapide. Dès que le dossier T-Mobile est venu sur la table, Dish a eu du mal à se mettre en route. Mais aujourd'hui la direction semble plus décidée, la câblo a de nombreux atouts, sa surface commerciale et financière est nettement supérieure à celle d'Iliad, son offre à 40 dollars l'action est meilleure que celle du français scotché à 33 dollars, et les acteurs du marché américains favoriseront et solliciteront un acteur américain plutôt qu'un européen, même pour succéder à un autre européen. Deutsche Telekom n'a-t-il pas affirmé vouloir quitter le marché américain faute de moyens suffisants pour s'y développer ?