La virtualisation des serveurs encore fortement freinée, selon Cisco
Cisco a publié le jeudi 9 décembre, le troisième et dernier volet de son étude internationale Cisco(R) Connected World Report. Il s'agit d'un sondage mondial sur la perception des responsables informatiques sur le Cloud Computing, la virtualisation ou les centres informatiques unifiés. Pour mémoire, Cisco qui est le numéro un mondial des réseaux IP a lancé une offre de serveurs virtualisés et unifiés depuis un an et demi sous le nom d'UCS (Unified Computing System).
On s'attend à ce que ce sondage valorise la stratégie produits de Cisco ou qu'il enfonce des portes ouvertes. Et bien, c'est le cas, mais pas seulement. Quelques informations marquantes émergent même si on déplorera parfois des zones de flou ou d'incohérence.
La première information marquante est le faible taux de virtualisation des serveurs actuellement. Selon l'enquête, la très grande majorité (70%) des entreprises a virtualisé moins de la moitié de ses serveurs de production. Pourquoi cette prudence ? Les raisons indiquées sont alors très nombreuses :
- la sécurité,
- l'instabilité des environnements virtualisés,
- la difficulté de bâtir des processus opérationnels adaptés aux environnements virtualisés,
- l'administration des systèmes,
- l'imbrication entre la solution de virtualisation et les applications,
- et enfin, les conflits entre les différentes équipes informatiques sur la propriété des environnements virtualisés.
Seulement un tiers des entreprises est allé au-delà de ...
Photo : la simplification du câblage telle que vue avec l'UCS de Cisco (D.R.)
Seulement un tiers des entreprises est allé au-delà de la virtualisation de plus de la moitié de ses serveurs.
Autre point remarquable : seulement un petit tiers des répondants voit comme prioritaire d'adopter une infrastructure unifiée pour leurs centres informatiques afin de faire transiter sur un même lien (Gigabit Ethernet) des trafics de données LAN (Ethernet) et SAN (Fibre Channel). De même, l'informatique unifiée ne totalise que 17 % des votes et la virtualisation du poste de travail n'a été choisie comme priorité que par 13 % des répondants.
Ces faibles intérêts sont étonnants car l'unification des réseaux et de l'informatique pourrait bien être la prochaine révolution du secteur. Accessoirement, cela montre que le discours de Cisco sur UCS n'a pas encore convaincu les responsables IT. L'unification entre réseaux SAN, LAN et informatique promet de réduire sensiblement les coûts et de simplifier les tâches d'automatisation et d'administration. Quant à la virtualisation des postes de travail, elle pourrait bien être la clé de la simplification de la vie des administrateurs de réseaux et de parc de postes de travail.
Une autre information issue de l'enquête suscite des interrogations car elle apparaît en contradiction avec l'information précédente. Un professionnel IT sur cinq aurait déjà testé et déployé la technologie « Unified Computing » - qui est commercialisée uniquement par Cisco - alors que cette offre est très récente. Et une forte minorité de responsables IT (41 %) envisage de tester ou de déployer une solution d'informatique unifiée au cours des douze prochains mois.
Par ailleurs, on retiendra une dernière information plus classique : la moitié des professionnels IT déclarent qu'ils utilisent ou prévoient d'utiliser le Cloud Computing. Plus précisément, un sur cinq (20%) utilisent actuellement le Cloud et un tiers (30%) prévoient d'adopter le Cloud. Le chiffre apparaît crédible, d'autant plus que les responsables IT placent souvent sous le nom de Cloud, les offres réelles de Cloud (type EC2 d'Amazon ou Azure de Microsoft) et celles de logiciels loués en mode Saas (Software as a Service).
L'étude Cisco a été réalisée par InsightExpress, une entreprise d'études de marché basée aux États-Unis. Les résultats annoncés aujourd'hui complètent les résultats des deux premiers volets de l'étude. Cette étude mondiale repose sur deux enquêtes - l'une consacrée aux salariés, l'autre aux professionnels des technologies de l'information. 100 personnes travaillant dans chacun des 13 pays ont participé à chacune des enquêtes, constituant ainsi un échantillonnage global de 2 600 personnes. Les 13 pays participants sont : l'Australie, le Brésil, la Chine, la France, l'Allemagne, l'Inde, l'Italie, le Japon, le Mexique, l'Espagne, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis.