La vie privée... de liberté, et manuel du parfait Guentanamiste.
Le rêve américain,qui, ces temps-ci, semble partagé par plus d'un, nous montre ces jours-ci les bons cotés que peuvent prodiguer un état paternel et toujours attentif. Attentif notamment aux communications privées ainsi qu'aux informations financières de chaque citoyen, puisque, comme le souhaiterait Donald Kerr, député et Director of National Intelligence « Privacy no longer can mean anonymity ». La notion de vie privée, nous explique ce distingué philosophe, doit évoluer avec le temps. Et puisque le gouvernement peut, depuis un certain temps déjà, ordonner une vaste campagne d'écoute téléphonique à l'encontre des citoyens américains sans que soit nécessaire un avis de la Cour, il n'y a aucune raison que ce fait accompli ne soit pas répercuté et étendu à l'ensemble des moyens d'échange, du courrier électronique aux coups de fil. Etendu de manière à ce que des personnes qui n'auraient pas saisi la bienveillance de ces actions n'en viennent à poursuivre leurs opérateurs, qui auraient avec un peu trop de légèreté communiqué soit des informations, soit des moyens permettant d'effectuer lesdites écoutes. Ces écoutes sont déjà fort dispendieuses, et il serait fortement regrettable que, pour des idées surannées, l'on en vienne à dépenser l'argent du contribuable dans de stériles frais de justice. Après tout, explique Monsieur Kerr, la belle jeunesse américaine ne considère-t-elle pas elle-même cette attitude comme passéiste, elle qui brade des identités et de la vie privée par mégaoctets en s'épanchant sur des réseaux sociaux tels que MySpace ou FaceBook ? Si un gamin de 12 ans nous montre le chemin de la sagesse.... La suite dans les colonnes de CNN. Vivement que de tels trains de mesure soient appliqués en nos contrées. Cela faciliterait d'autant la quiétude d'esprit des opérateurs trans-nationaux et améliorerait les visées de la grande famille Atlantiste. Las, le filtrage et l'écoute ne parviennent toujours à préserver la confidentialité des procédures administratives, comme semble le laisser entendre un article de Reuter : Un mystérieux document de 238 pages, qui n'est autre que le manuel du parfait geôlier en exercice à Guantanamo, serait en libre circulation sur Internet. Sur Wikileaks.org, doit-on préciser -car Reuter ne fait aucune mention de la source-, un Wikileaks qui, il faut s'y attendre, s'est vite retrouvé saturé et, par conséquent, inaccessible. L'original du document est toutefois récupérable sur Retecools, site néerlandophone d'informations générales. L'édifiante lecture de ce document donne également à tous les spécialistes du métier une idée clairement définie des limites de ce que l'on ose appeler les « atteintes à la vie privée et à l'intégrité des individus ».