La version 3 d'Itil encore prématurée pour les utilisateurs

le 08/10/2008, par Olivier RAFAL, Infrastructure, 613 mots

ITIL fait son chemin dans les entreprises. Mais sa version 2 serait insuffisante à satisfaire les directions générales. La version 3 amène la dimension d'alignement sur les priorités de l'entreprise. Mais elle semble tout juste commencer à être évaluée.

La version 3 d'Itil encore prématurée pour les utilisateurs

Rendre plus efficaces ses processus informatiques tout en réduisant les coûts ne suffit plus. Voilà le constat qu'on pourrait tirer du Forum ITSM organisé par HP le mercredi 8 octobre 2008 à Paris. Stuart Rance, expert Itil de HP, a présenté la version 3 d'Itil, le référentiel de bonnes pratiques destiné à la gestion des services informatiques. Il a mis l'accent sur le hiatus existant parfois entre les résultats obtenus avec Itil version 2 et le ressenti de la direction générale. Itil vise à aider les directions informatiques à mieux s'organiser. Ce référentiel a été élaboré dans les années 80 par le gouvernement britannique excédé par les coûts de l'informatique des services publics. Le but global n'a pas changé, mais entre-temps le monde informatique a fortement évolué. « Il y a 10 ou 15 ans, les gens étaient prêts à payer davantage pour améliorer l'efficacité de leurs services informatiques. Il y a 5 ans, leur but était de réduire les coûts. Aujourd'hui, ils veulent les deux. » résume Stuart Rance, La version 2 d'Itil aurait aidé les entreprises à atteindre cet objectif. Selon l'enquête HP-IDC présentée en ouverture du Forum par Karim Bahloul, directeur du consulting chez IDC, Itil a permis d'améliorer principalement la gestion des changements et la gestion des incidents. Et si les Etats-Unis ont massivement adopté cette méthodologie, l'Europe n'est pas tant à la traîne que cela, puisque, dixit Karim Bahloul, « environ 40% des entreprises européennes se sont lancées dans Itil v2 ». Stuart Rance entend pour sa part soulever un paradoxe : ... Photo : Table ronde des entreprises utilisatrices pour faire le point sur l'adoption des bonnes pratiques Itil, organisée par HP, ardent promoteur de ITIL v3. ... certaines directions informatiques ont, grâce à Itil, réussi à améliorer la qualité de leur service et réduit leurs coûts, mais sans parvenir à satisfaire leur direction générale. Car la version 2 d'Itil ne prend pas en compte l'alignement entre métier et informatique. « Dans la version 3 d'Itil, un service informatique doit créer de la valeur à la fois pour le métier et pour le client final, diminuer les coûts ou améliorer la productivité, gérer les risques et aider les entreprises à atteindre leurs objectifs. » continue Stuart Rance. Il prend l'exemple d'un industriel comme Renault qui n'imaginerait pas mettre en oeuvre une chaîne de fabrication de voitures sans connaître à l'avance le coût de ce service ni sa valeur pour le métier. Or, Stuart Rance enfonce le clou : « En informatique, on le fait tout le temps. » Dans sa version 3, Itil répond à cette problématique en définissant un cycle de vie démarrant par une définition de la stratégie à suivre. Stuart Rance ne conseille pas de tout implémenter d'un coup. Il peut s'agir de plans à long terme comme de projets simples et rapides, dit-il, des « quick wins ». En revanche, sachant que « à quelques petites exceptions près, tout ce qui existe en Itil v2 est aussi dans Itil v3 », il encourage fortement les directions informatiques à se pencher sur le sujet. Visiblement, le conseil n'est pas inutile : un sondage à mains levées dans la salle a montré que si la majorité avait déjà commencé à implémenter Itil, une petite minorité a pris la peine de se renseigner sur la version 3. Cependant, comme l'ont rappelé les participants à la table ronde utilisateurs, l'important n'est pas d'implémenter Itil de façon dogmatique, mais de choisir les bonnes pratiques qui conviennent à l'entreprise et à son existant. Et en l'occurrence, les entreprises se contentent bien souvent d'un outil de gestion des incidents respectant les bonnes pratiques Itil.

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