La TV mobile sur la voie du succès
L'association de la télévision, loisir n°1, et du mobile, l'outil n°1, devrait être un succès. Après les nombreux tests effectués en France sur la TV mobile - à la norme DVB-H, basé sur la technologie de la TNT -, les utilisateurs semblent prêts à adopter ce nouveau mode de consommation vidéo d'après une étude du cabinet OC&C Strategy Consultants. Malgré le projet de loi sur la télévision du futur, lancé cet été et bientôt présenté à l'Assemblée nationale, le conditionnel reste pourtant de mise. D'un point de vue technique, cette (r)évolution de la téléphonie mobile est complexe à mettre en oeuvre. D'où la mise en garde de Michel Cagin et Michel Sasportes, du bureau parisien d'OC&C : « Les acteurs concernés devront néanmoins impérativement coopérer pour tirer le meilleur parti de ce marché potentiel de 12 millions d'abonnés et d'1 milliard d'euros en 2017, faute de quoi chacun subirait une très dommageable déperdition de valeur ». Si les opérateurs cèdent à la tentation du chacun pour soi, il risque donc d'y avoir des dégâts. Face aux fournisseurs de contenus et ayant-droits, ils ont tout intérêt à se grouper, aussi bien pour le consommateur que pour leur propre chiffre d'affaire. Révolution de l'image mobile Car l'enjeu est énorme. Aujourd'hui cantonné à la 3G, la vidéo mobile trouvera son second souffle - ou son premier élan - avec l'introduction d'un système de diffusion plus global. Plus fluide, plus souple et plus facile à utiliser, le DVB-H semble posséder tous les atouts. Pour OC&C, son adoption reviendra à « passer de la TV noir et blanc à la TV couleur », rien de moins ! Et pour profiter de cette technologie, les consommateurs interrogés se disent prêts à débourser de 5 à 7 E par mois. Pourtant, deux obstacles restent à lever. Qualité de réception, qualité de contenus Le premier obstacle est technique et concerne la couverture du DVB-H. Entre la réception en intérieur, étonnamment prisée, et la nécessité d'occuper tout le territoire, il reste encore quelques progrès à faire. Une « aubaine » pour Alcatel qui, dans le cadre de son projet Télévision mobile sans limite, planche sur le DVB-SH dont la particularité est d'utiliser les réseaux satellitaires. Plus performante, celle-ci pourrait séduire rapidement constructeurs et opérateurs. Le second souci concerne les contenus diffusés. Se contentera-t-on d'un dérivé de la télévision traditionnelle - ce qui devrait être le cas au moins dans les premiers mois - ? A quels horaires pourra-t-on accéder aux programmes phares que sont les actualités, le sport et la musique ? Le téléspectateur nomade est encore un inconnu. Plus pour longtemps.