La TMA autonome : offshore et nearshore en hausse
La TMA (Tierce Maintenance Applicative) est un secteur sans bouleversements d'une année sur l'autre, mais animé par des tendances de fond. Le cabinet Pierre Audoin Consultants (PAC) s'apprête à publier son étude (*) annuelle sur le sujet. Dans le monde de l'externalisation, la TMA tient une place à part, surtout en France. Le marché progresse mais les prix baissent La TMA est très développée en France comme en Grande-Bretagne, avec de grandes entreprises très équipées en progiciels SAP, Oracle ou HR Access. Ces entreprises ont recours à la TMA. PAC estime ce marché de la TMA en France, en termes de chiffres d'affaires, en 2007, à 1,8 milliard d'euros. Cela représente une progression de 11% par rapport à l'année précédente. Mais, et c'est une première tendance forte, cette progression s'étiole au fil des ans. Explication, le marché continue de progresser, mais les prix baissent du fait du recours à l'offshore donc de la recherche de prix bas qui se répercutent sur les facturations au client final. Un trio de tête avec Atos, Logica et Cap Les prestataires de ce marché, pour leur part, restent les mêmes en haut de classement. Un ordre immuable dans lequel on retrouve les cinq mêmes acteurs : Atos Origin, Logica, Capgemini, Sopra et IBM. A noter que les trois premiers creusent l'écart. Chacun dépasse 250 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel en TMA tandis que Sopra comme IBM restent à 150 millions d'euros. Il est logique de retrouver les mêmes prestataires aux mêmes places, « la TMA nécessite des ressources donc des acteurs aux reins solides, note Stanislas Collin, auteur de l'étude chez PAC. Ceci dit, une nouvelle catégorie d'acteurs va compter dans les années à venir. Juste retour des choses, les SSII indiennes, sont systématiquement dans les « short lists» des appels d'offres. Il ne leur manque encore que des équipes en front office pour être choisies. Le nearshore en région PAC souligne une autre tendance de fond qui s'est confirmée en 2007 : le recours à des centres de services offshore ou nearshore. Historiquement, la TMA est en effet exercée dans les entreprises clientes par les SSII. Progressivement, les SSII ont laissé uniquement des équipes de front office chez le client et ont eu recours à des centres de services externes pour le back office. C'est ainsi que s'est développé l'offshore (Maroc, Pays de l'est, Vietnam par exemple) ou le nearshore en région. « Le principal enjeu pour la TMA est devenu la création de centres de services , relève Stanislas Collin. C'est une étape que PAC identifie comme une phase d'industrialisation et qui a nécessité des investissements de la part des SSII. La TMA n'est plus réalisée chez le client, mais les SSII ont réussi à conserver une forte rentabilité à cette rentabilité. Pour 2008 et 2009 encore, PAC prévoit que la TMA vivra une croissance à deux chiffres. C'est l'un des segments les plus porteurs des services informatiques. En témoigne le dernier grand contrat de Michelin, signé notamment avec Logica CMG,pour la France et les Etats-Unis : un contrat de 300 millions d'euros sur trois ans, réparti en dix lots. (*) L'étude de PAC sera disponible dans une quinzaine de jours. La TMA observée par PAC est une TMA dite « autonome » sans lien avec des contrats d'infogérance globale (qui peuvent comporter une partie applicative).