La sécurité et la compliance principaux freins au développement du cloud computing
Beaucoup d'études circulent sur le cloud computing et ses différents aspects, le cabinet Ovum s'est intéressé aux rapports entre les télécoms et ce cloud (*). Le nombre de décideurs interrogés, plus de 1 000 et la mise en valeur des atouts comme des freins du cloud, font l'intérêt de cette étude, sponsorisée par BT et Cisco.
L'Ovum met d'abord en évidence le rôle du cloud face aux challenges que rencontre l'entreprise, pour 48% des répondants le cloud a une importance critique, pour 14% une importance élevée. Six entreprises sur dix sont donc convaincues de son rôle dans la résolution des contraintes business. Contraintes que les décideurs interrogés hiérarchisent très facilement. Pour eux, arrive en tête la compétition par les prix, pour 38% d'entre eux, 36% estiment que les dépenses opérationnelles élevées sont en cause. Plus loin on découvre : l'inefficacité des process, à 25 %, et à 24% trois réponses : les questions de compliance, l'expansion internationale, l'héritage technologique (le fameux « legacy). Les décideurs IT veulent bien passer au cloud, mais pour résoudre des contraintes business.
En fait, note l'Ovum, les entreprises sont tiraillées entre l'envie stratégique d'être dans le cloud et leur pragmatisme qui les freine, essentiellement pour des questions de sécurité. Plus de la moitié des entreprises européennes prévoient pourtant de développer leurs centres de données et leurs services au cours des 12 prochains mois. Actuellement, elles sont largement dans une optique de cloud privé. 44% ont un cloud privé, hébergé dans leur propre datacenter dirigé en interne, 22% vont adopter cette solution au cours des deux prochaines années. Un quart ont adopté la même pratique mais avec un opérateur tierce.
Les entreprises diversifient les solutions adoptées
Le cloud public est le fait de 28% des dirigeants interrogés, 23% vont le faire dans les 24 mois. Le cloud privé, hébergé à l'extérieur est le cas de 27% des répondants, 25% l'envisagent dans les 24 mois à venir. Un cloud privé virtuel (avec des ressources dédiées dans une infrastructure de cloud public) est le fait de 25% des dirigeants consultés, 26% le prévoient pour les 24 prochains mois. Dernière option, celle du cloud hybride, 21% l'ont adopté, 23% vont l'adopter. En fait, note l'étude, les entreprises comprennent très bien vers quelle solution se diriger et diversifient les solutions adoptées, en ayant par exemple du CRM dans le cloud public et des emails dans un cloud hybride, le cloud privé étant largement adopté pour la BI, les ERP ou le stockage.
L'adoption s'avère délicate. L'étude liste les freins possibles, en tête sans surprise viennent la sécurité et la compliance, 42% des réponses, suivies loin derrière du manque de compétences internes dans le cloud (32%), des efforts à porter pour migrer, des dérives dans les coûts. L'étude met le doigt sur ce qui fait mal. S'il revêt un intérêt très fort pour les entreprises, le cloud est visiblement délicat à mettre en place et très différent suivant les cas. Le choix des fournisseurs en devient plus sélectif encore, ce qu'ont bien noté les deux sponsors de l'étude, réunis autour de la notion d'intermédiaire de confiance (trusted broker). « Et en particulier sur la nécessité de proposer des solutions end to end aux clients, en particulier sur la sécurité et les niveaux de service de nos datacenters et de nos réseaux » note Neil Lock (en photo), vice-président cloud and compute portfolio, BT Global Services.
(*) Etude menée au mois d'août 2014 auprès de 1080 entreprises européennes (Allemagne, Belgique Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Pays-Bas,). 79% d'entre elles ont plus 1 000 employés. Une base large pour ce type d'enquête.