La Sacem contre le piratage des enfants de maternelle
Edifiant article que celui de notre consoeur Nathalie Flochlay de Ouest France. Découvrant le compte-rendu d'une fête scolaire dans les colonnes d'un quotidien régional, la Sacem réclame 75 Euros à la Directrice d'une école maternelle, sous prétexte que les dangereux délinquants des « petites et grandes sections » auraient entonné Adieu Monsieur le Professeur d'Hughes Aufray sans avoir rempli de déclaration préalable. Réclamation accompagnée d'une menace de poursuite judiciaire en cas de non-paiement. Aux dernières nouvelles, Hughes Aufray aurait proposé de payer lui-même la somme demandée... Beau geste. Mais est-ce rendre service à la société que de conforter l'attitude ubuesque d'une administration dénuée de la moindre absence de jugement et animée d'un zèle imbécile ? A remarquer que le montant d'une amende pour infraction à la Dadvsi ne coûte que 5 Euros de plus. A mois qu'il n'existe également une période des soldes chez les Fermiers Généraux de l'édition musicale. Allez savoir pourquoi, cette situation -ainsi que toutes les actions courageuses des pourfendeurs d'ado échangeurs de fichiers P2P- font ressurgir en nos mémoires le passage d'une lettre de Louis Ferdinand Céline, alias Louis Destouches, à Léon Daudet (journaliste et pamphlétaire d'extrême droite, à ne pas confondre avec Alphonse, l'auteur des Lettres de mon moulin) : « D'où me viennent tous ces puristes soudains ? [...] Contre tant de pornographies qui sont, elles, sans excuse... C'est que ces puristes sont aussi des lâches. Ils ne risquent rien, surtout anonymement, à vider leur petit fiel contre un auteur solitaire, ils risquent trop contre les formidables intérêts du film ou d'Hachette. Lèches-bottes d'un côté ou farouches défenseurs moraux selon l'intérêt du bifteck. ».