La Norvège passe de trois à deux opérateurs mobiles
L'opérateur « suédo-finlandais » TeliaSonera devrait se renforcer en Norvège. Un nouvel épisode de la consolidation en Europe sous l'oeil vigilant des régulateurs locaux qui n'ont pas encore rendu leur verdict.
Deux opérateurs télécoms suédois ont signé un accord. Il porte sur la Norvège où Tele2 va vendre sa filiale à TeliaSonera (rapprochement entre le suédois Telia et le finlandais Sonera) pour 744 millions de dollars. Ce pays se retrouve avec deux opérateurs : TeliaSonera donc, renforcé par la filiale locale de Tele2 et Telenor (l'opérateur historique local). Le 1er passe à 40% de parts de marché, contre 23% auparavant.
Tele 2 s'est vu dans l'obligation de céder cette filiale suite à sa défaite, au mois de décembre dernier, dans une opération de vente aux enchères de fréquences mobiles en Norvège. Cette enchère devait lui apporter 2 000 antennes supplémentaires.
Le dossier se retrouve maintenant sur la table des régulateurs norvégiens. Et cet aspect va être scruté de près dans toute l'Europe, après les restructurations intervenues en Autriche, en Irlande, en Allemagne et en France (mais dans ce dernier cas, la vente de SFR n'a pas entraîné de réduction du nombre de grands opérateurs). S'ils approuvent, les régulateurs norvégiens (dont le Norwegian Post and Telecommunications Authority, NPTA) vont peut-être demander des concessions à TeliaSonera afin de prévenir les effets négatifs d'un éventuel duopole et protéger les consommateurs. « Nous n'aurions pas signé, si nous n'étions pas certains de mener l'affaire jusqu'au bout » a prévenu le dg de TeliaSonera, Johan Dennelind.
Passage délicat devant le régulateur
Cet opérateur s'est déjà engagé à poursuivre ses investissements dans la 4G, en Norvège, afin de couvrir 98% de la population d'ici 2016 et non plus d'ici 2018 comme annoncé auparavant. Cela suffira-t-il ? Il pourrait être obligé de revendre une partie de ses nouvelles fréquences ou de louer certaines de ses capacités à des MVNO. Un consultant interrogé par Reuters, affirme que le passage devant le régulateur des télécoms norvégien ne « sera pas une promenade de santé ».
TeliaSonera a pourtant tout intérêt à franchir ce cap, dans le cas contraire, il serait obligé de payer une indemnité à Tele2 et d'accueillir son trafic sur ses réseaux norvégiens pour une période de deux ans. Pour sa part, Tele2 va disposer d'une belle marge de manoeuvre financière, avec 2 milliards de couronnes suédoises, soit 300 millions d'euros. L'opérateur est implanté aux Pays-Bas et au Kazakhstan, il a quitté la Russie il y a un an, mais ne donne pas encore d'indication sur l'utilisation de ses nouvelles capacités.