La Norvège ne veut pas d'un marché à 3 opérateurs
L'Europe des télécoms se bat sur le nombre d'opérateurs nécessaires à une saine concurrence, Bruxelles et les opérateurs historiques sont pour une réduction. Les pays à 4 opérateurs passeraient à 3, ce qui permettrait aux acteurs en place de retrouver des marges plus confortables.
L'Autorité norvégienne de la concurrence, la NCA (acronyme anglais) également connue sous le nom de Konkurransetilsynet a refusé lundi 1er décembre le rachat par le suédois TeliaSonera du norvégien Tele2. Le suédois exploite déjà en Suède un opérateur sous la marque NetCom, les deux affrontent l'historique Telenor, sans oublier le petit MVNO, ice.net.
TeliaSonera avait annoncé son offre de rachat au mois de juillet dernier, l'Autorité de la concurrence lui donne une quinzaine de jours, jusqu'au 22 décembre pour formuler une offre nouvelle. La décision définitive étant rendue le 15 janvier prochain. TeliaSonera avait pourtant promis de couvrir le pays à 98% en 4G en 2016, deux ans avant le terme prévu par le régulateur. Cela n'a pas suffi, l'Autorité de la concurrence s'étant focalisée sur la restriction de concurrence, entraînée, selon elle, par ce projet de rachat. Sa directrice générale, Christine Meyer (en photo), a expliqué que le résultat du rachat serait une hausse des prix et une moindre qualité pour les utilisateurs.
Un besoin vital de ce rachat
La question est en fait plus compliquée. Telia Sonera a un besoin vital de ce rachat en Norvège, n'ayant pu obtenir des fréquences supplémentaires LTE lors de la vente aux enchères de décembre 2013. Au mois de février dernier, il a suspendu le déploiement de son réseau 3G. Un mois plus tard, il engageait une banque d'investissement, ABG Sundial Collier, pour trouver une autre solution, celle du rachat, qui à son tour, est bloquée.
En fait, TeliaSonera est issu du rapprochement en 2002 entre le suédois Telia et le finlandais Sonera. Les états suédois avec un tiers et finlandais avec un peu plus de 10% (mais ils veulent réduire) sont actionnaires. Les deux marques commerciales existent dans chacun des deux pays, TeliaSonera étant le nom de la société. En 2008, France Télécom avait tenté une opa sur cet opérateur.