La ministre de l'intérieur précise son dispositif anti-cybercriminalité
Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, a ouvert, le mardi 10 juin au matin, l'atelier consacré à la lutte contre la cybercriminalité dans le cadre des Assises du numérique. L'occasion de détailler les mesures sur lesquelles elle mise pour endiguer les dérives du Web. Soucieuse de dissiper les craintes nées chez les défenseurs des libertés individuelles - notamment après la mise en ligne du projet de Charte de confiance en ligne durant le week-end dernier, la ministre de l'intérieur se veut rassurante. Son objectif n'est pas de fliquer Internet. « Il ne s'agit pas de créeer un 'Big Brother' », promet-elle. Une phrase déjà prononcée le 14 février, quand elle avait dessiné l'esquisse de son arsenal. Du reste, les mesures annoncées ce 10 juin se contentent, dans leur majorité, de reprendre celles déjà évoquées cet hiver. Mettre les petits hackers au service de la collectivité C'est notamment le cas pour les moyens humains mobilisés. La ministre rappelle ainsi sa volonté de doubler le nombre de policiers détachés à lutter contre la cybercriminalité, et qui recevront en outre une formation commune. Plus anecdotique, on note la volonté de Michèle Alliot-Marie d'infliger des peines d'intérêt général à l'encontre de ceux qu'elle décrit comme les « petits hackers », qui ne manifestent pas de véritable intention criminelle. Ils mettront ainsi, explique la ministre ... Photo : Michèle Alliot-Marie, Ministre de l'intérieur ... « leur savoir-faire informatique au service de la collectivité ». Bloquer l'accès aux sites à caractère pédopornographique La tolérance mise en avant avec cette mesure a peut-être pour dessein de mieux faire avaler la pilule que constituent les pans plus répressifs du dispositif voulu par la ministre. On parle alors du projet de Charte de confiance en ligne, dénoncé par les tenants des libertés individuelles. Sous couvert de lutter contre la pédopornographie en instaurant un dispositif de contractualisation de bons rapports entre les acteurs du Web - une intention louable - le gouvernement désirerait en réalité « contrôler par tous les moyens le seul média libre qui ne lui obéit pas », estime l'ONG La Quadrature qui s'inquiète de ce que le filtrage des sites pédopornographiques par les FAI - selon une liste fournie par l'Etat - ne repose sur "aucune étude sur la faisabilité technique, le coût, ou les effets de bords prévisibles". Mettre en place une boîte à dénonciations Cette charte de confiance, la ministre l'a évoquée aux Assises du numérique, précisant que « la coopération de tous, professionnels et utilisateurs d'Internet, pour fixer les règles de déontologie d'Internet, est la condition d'une action efficace ». La ministre a par ailleurs rappelé son souhait de mettre en place une "boite à dénonciations", permettant à chacun de signaler, via une plateforme automatisée, « toute forme de malversation constatée sur Internet : l'escroquerie, mais aussi les sites pédopornographiques, l'apologie du terrorisme, l'incitation à la haine raciale. »