La migration d'ESX à Hyper-V réduit les coûts, présente Microsoft
Hyper-V de Microsoft gagne du terrain face aux solutions de virtualisation de VMware. Microsoft présente à ce titre le cas de l'entreprise CH2M Hill, qui a choisi de migrer d'un environnement VMware à Hyper-V pour réduire ses coûts, les solutions ayant des fonctionnalités équivalentes.
Microsoft refuse toujours de présenter Hyper-V lors du salon VMworld à venir, en signe de protestation contre les règles établies par VMware, que Microsoft considère comme conçues pour limiter la concurrence. Pour autant, Microsoft entend défendre ses solutions anti-VMware.
En prévision de l'évènement VMworld de la semaine prochaine, Microsoft présente une entreprise qui implémente un plan à long terme pour remplacer l'environnement VMware par du Microsoft. Ce client, CH2M Hill, est un cabinet de conseil en ingénierie et en environnement employant 23 500 personnes, avec un chiffre d'affaires de 6 milliards de dollars et classé à la 381ème place des 500 plus grandes entreprises américaines. Son siège social est basé dans le Colorado. CH2M Hill déclare que ce changement d'hyperviseur de virtualisation lui permettra d'économiser 3,2 millions de dollars d'ici trois à cinq ans.
VMware, pour sa part, ne nie pas que le prix de sa solution de virtualisation est plus élevé que celui de la concurrence. Mais VMware a longtemps soutenu que vSphere, sa principale plate-forme de virtualisation, et les outils de gestion connexes sont si efficaces que le coût total de son acquisition est en fait le meilleur de l'industrie lorsqu'il est mesuré rapporté au coût par machine virtuelle.
Mais il devient difficile pour VMware continuer à argumenter de la sorte étant donné que les analystes reconnaissent que des concurrents comme Citrix et Microsoft réduisent l'écart qui existe en termes de caractéristiques et de fonctionnalités.
VMware note que toutes les entreprises classées dans le Fortune 100, les 100 plus grandes entreprises américaines, utilisent VMware, mais la viabilité croissante des plate-formes alternatives (Citrix, Microsoft) a facilité le choix d'un logiciel de virtualisation moins coûteux pour les clients. Dans de nombreux cas, ils ne le font que pour une partie de leur déploiement de virtualisation, et conservent leurs plus importantes applications virtualisées sur des serveurs VMware. C'est précisément pour cette raison que Microsoft met en avant le cas CH2M Hill. Le client envisage de totalement se défaire de VMware.
"Nous ne voyons pas de problème à placer tout ce que nous avons ...
Illustration : Siège social de l'entreprise CH2M Hill aux Etats-Unis (Colorado), D.R.
...sur ESX sous Hyper-V", déclare Greg Barton, un analyste en charge du projet de virtualisation de l'entreprise chez CH2M Hill.
En particulier avec les nouvelles fonctionnalités de sur-allocation de mémoire sous Hyper-V que teste CH2M Hill, "nous ne voyons pas une grande différence entre les produits" s'exclame Greg Barton.
Mais le remplacement de VMware chez CH2M Hill n'est pas aussi simple que le département des relations publiques de Microsoft le voudrait.
En raison des licences de logiciels existantes et des contrats de maintenance avec VMware et la stratégie de CH2M Hill visant à louer des serveurs sur une base de 3 ou 4 ans, l'entreprise précise que ce plan visant à passer de VMware à Hyper-V prendra entre 3 à 5 ans.
"Nous avons un investissement avec ESX. Nous n'allons pas simplement l'abandonner maintenant. Mais nous allons augmenter et au bout du compte passer à Hyper-V" annonce Greg Barton, dont l'objectif final est bien de se débarrasser totalement de VMware. Le principal moteur est le coût : "ces deux dernières années n'ont pas été favorables pour le budget IT" ajoute-t-il.
Naturellement, le prolongement de la durée du projet pourrait amener à CH2M Hill à changer d'avis et à réduire ses plans pour Hyper-V. Mais la société déclare que VMware devrait effectuer un changement "convainquant" pour compenser la différence de prix à l'heure où "les fonctionnalités Hyper-V sont à la hauteur de celles de VMware". Hyper-V est disponible soit en tant que produit gratuit et autonome soit comme partie de Windows Serveur 2008 R2.
CH2M Hill utilise VMware pour 350 machines virtuelles dans ses centres informatiques sur une douzaine de serveurs physiques Dell et a déployé 100 autres machines virtuelles VMware dans ses bureaux régionaux.
Le déploiement d'Hyper-V est limité uniquement à six serveurs physiques avec 30 machines virtuelles mais Greg Barton précise qu'ils vont l'étendre et ...
...déployer des clusters Hyper-V dans 40 succursales à travers le pays.
Greg Barton reconnaît que le déploiement d'Hyper-V est assez limité pour le moment, mais que le projet va permettre des économies considérables au fur et à mesure que CH2M Hill va étendre la virtualisation aux bureaux régionaux, ce qui aurait été plus coûteux avec VMware.
"Nous n'en sommes qu'au début", ajoute-t-il.
CH2M Hill et Microsoft estiment que le client va économiser 280 000 dollars en évitant de futurs frais de licence VMware.
"De plus, nous pouvons maintenant nous permettre de nous attaquer à notre parc de 600 serveurs présents sur le terrain et nous envisageons de virtualiser chaque année 20 % de ces machines" mentionne-t-il. "A 5 000 dollars par serveur, cela représente une économie de 3 millions de dollars sur les 3 à 5 prochaines années."
Greg Barton s'attend à ce que la gestion soit simplifiée en passant de VMware à Microsoft car CH2M Hill était déjà un client de Microsoft.
Selon Greg Barton, "les collaborateurs présents sur le terrain sont habitués aux environnements des serveurs de Microsoft"."Ils gagneront en rapidité plus facilement" et il sera plus facile de mettre en place un cluster sous Hyper-V à partir de zéro.
Les applications prévues pour être placées dans l'environnement Hyper-V comprennent les solutions SharePoint, les outils de bases de données fonctionnant sous SQL Server 2008, et la messagerie Exchange Server 2010.
"Ce devra être une machine dont nous avons absolument besoin pour que nous ne la virtualisions pas" explique Greg Barton.
Greg Barton ne sera pas présent lors du VMworld à San Francisco mais les dirigeants de Microsoft seront là dans l'espoir de convaincre plus de clients VMware de changer de fournisseur.