La greffe de Vista prend mal en entreprise
Selon différentes sources, la pénétration de Vista sur le marché professionnel serait loin des prévisions initiales de Microsoft et de ses partenaires. Les PC pré-équipés restent sur les étagères tandis que les ventes de licences tardent à décoller.
Le revirement de Dell sur le marché grand public est l'arbre qui cache la forêt dans les entreprises. Cinq mois après sa mise en circulation en mode licence et trois mois après sa sortie officielle en boîte, Microsoft semble en effet rencontrer de sérieux problèmes pour imposer son nouveau système d'exploitation Vista dans le monde professionnel. Les spécialistes observeront qu'il n'y a là rien de nouveau sous le soleil. A chaque nouvelle version de l'OS de Microsoft, les entreprises ont toujours pris le temps nécessaire à sa validation avant de migrer massivement. Mais cette fois la situation semble différente. Selon les interlocuteurs, au mieux on évoque un retard à l'allumage, au pire un ratage. Ce constat, tous les acteurs que nous avons contacté le font, qu'ils soient grossiste, constructeur ou intégrateur. Selon le responsable des achats d'un des principaux grossistes, moins de 30% des PC et portables qui se vendent actuellement dans les entreprises sont équipés de Vista, alors que tout le monde pariait au départ sur au moins 50% des ventes (voire 70% pour certains). Michel Malgras, pdg de l'intégrateur Péristyle confirme que 99% des PC qu'il livre à destination du marché professionnel sont encore équipés de Windows XP. Certains intégrateurs déconseillent même ouvertement à leurs clients d'acquérir le dernier OS de Microsoft. Raison invoquée par l'un d'eux : « on ne maîtrise pas le produit d'un point de vue technique ce qui nous place dans l'incapacité de maintenir les clients équipés ». En clair, le couac viendrait d'un problème de formation du réseau. Révélateur de ce climat de défiance qui s' est installé vis à vis de Vista Pro : les responsables informatiques des acteurs que nous avons contactés ont tous refusé d'installer Vista pour leurs propres besoins, estimant que le prix à payer en termes de mises à jour logicielles était trop lourd. Résultat : les invendus s'accumulent sur les étagères poussant les grossistes et les marques à réagir à coups de promotions exceptionnelles. Même Microsoft ne cacherait plus son inquiétude et aurait commencé à rencontrer ses principaux grossistes pour étudier les modalités des actions à mettre en place pour inverser la tendance. Parmi les remèdes évoqués, Microsoft proposerait des rallonges en marges arrières et une intensification de la communication. En tout cas, il apparaît urgent de réagir. Car à force d'entendre que Vista est source de soucis d'utilisation, même les particuliers commencent à se poser des questions, en témoigne la décision de Dell de re-proposer l'option XP sur ses configurations grand public et, surtout, l'extrême atonie des ventes de PC dans les circuits retail où Vista est livré d'office.