La fin du Safe Harbor permet à Cloud28 + de prendre son envol
L'étendue des offres en matière d'infrastructures cloud, de plates-formes et de services hébergés en Europe est désormais tributaire des préoccupations émises en matière de souveraineté des données. Après deux mois de bêta-test, l'application et le service Cloud28 + sont disponibles, ce qui ouvre les options pour les entreprises souhaitant héberger leurs applications ou leurs données en Europe.
En général un bêta-test est destiné à éliminer tous les bugs persistants, mais pour Cloud28 + c'était plus que celà. Le catalogue Cloud28 + offre aux entreprises européennes autour de 700 offres d'infrastructure, de logiciels « as-a-service » avec près de 150 partenaires. Il leur permet de choisir des services basés sur le prix, les performances et l'emplacement où les données sont hébergées, entre autres critères.
A peine une semaine après le début du bêta-test, le premier choc est venu, avec la question de la souveraineté des données et de la localisation de leur hébergement. De façon inattendue, elle a pris une nouvelle importance pour de nombreuses entreprises de services de cloud computing européenne. Le plus haut tribunal de l'Union européenne, a demandé de clarifier un point de droit dans une affaire concernant Facebook en Irlande, annulant l'accord Safe Harbor qui avait déjà permis à des entreprises d'exporter des données personnelles des citoyens européens, par exemple de leurs clients ou de leurs salariés, aux États-Unis pour le traitement. Ceux qui ne se sont pas précipités pour prendre de nouvelles dispositions se demandant si elles étaient conformes à la loi de protection des données de l'UE, qui exige que les données à caractère personnel bénéficient du même niveau de protection de la vie privée partout où elle est traitée.
Le deuxième choc pour Cloud28 + est venu deux semaines plus tard, lorsque son principal bailleur de fonds, Hewlett-Packard, a déclaré qu'il allait se retirer du cloud public au 31 janvier bien que la société ait promis un soutien continu pour sa distribution Helion OpenStack et continue de gérer les services de cloud hybride pour ses clients. Hewlett-Packard s'est également scindé en deux Hewlett Packard Enterprise (HPE) s'est choisi un nouveau fournisseur de cloud, Microsoft Azure.
Un catalogue ouvert
Maintenant, le catalogue de Cloud28 + est ouvert selon son directeur marketing Guillaume Runser. On trouve différentes propositions. Le catalogue cloudofclouds.eu, permet aux utilisateurs de rechercher et de comparer les services de cloud computing, mais s'ils veulent acheter, ils seront redirigés vers les sites des fournisseurs. Il existe d'autres sites de services hébergés en Europe, tels que endofsafeharbor.eu, mais il ne propose pas les mêmes outils de recherche. Alors que HPE jette son dévolu sur Microsoft cela n'a pas empêché d'autres fournisseurs d'hébergement de le rejoindre à travers Cloud 28+.
Un dernier exemple, l'arrivée à la dernière minute avant le lancement de Cloud28+ de ZettaBox, qui lui-même a ouvert ses portes au mois de juin seulement. visant à tirer profit de restrictions dans certains pays européens sur lesquels les données peuvent être hébergées. La déchirure jusqu'à de l'accord Safe Harbor est venue comme un bonus. "Cloud28 + est une communauté logique pour Zettabox permettant de construire un environnement de cloud cohérent et collaboratif, pour les Européens et par les Européens", a estimé James Kinsella, fondateur et PDG de Zettabox.
La préoccupation sur la souveraineté des données est loin d'être une mode passagère. La Commission européenne espère avoir mis en place un nouvel accord Safe Harbor au début de la nouvelle année. Toutefois, il subsiste des préoccupations sur lesquelles le Tribunal peut encore intervenir.
En photo : la présentation du catalogue, fin septembre à Bruxelles, par Xavier Poisson, vice-président EMEA de HPE chargé du projet Cloud28+.