La fibre optique pour tous dans les Hauts de Seine pour 422 millions d'euros
C'est l'annonce du déploiement effectif de la fibre optique sur tout le département des hauts de seine sur 6 ans qu'a présenté Patrick Devedjian le 5 octobre. 51% des 827 000 prises devraient être installées sur les 3 prochaines années. Un projet de 422 millions d'euros.
Lors d'une conférence de presse à l'Hôtel du département, lundi 5 octobre au matin, Patrick Devedjian, Ministre de la relance et Président du Conseil général des Hauts-de-Seine, a détaillé l'ambitieux programme de THD Seine : "827 000 prises optiques seront installées en 6 ans sur le territoire. Plus de 51% de la couverture sera assurée dans les trois prochaines années." Le projet THD Seine, va entrer dans sa phase de déploiement. Il a été lancé en 2004 par un certain Nicolas Sarkozy. Il s'agit d'un réseau très haut débit en fibre optique dans les Hauts-de-Seine (92) pour les entreprises et les particuliers. Piloté par la société Sequalum, une filiale de Numéricable (80%), d'Eiffage (15%) et de LD Collectivités (5%) qui a remporté la concession de service public pour une durée de 25 ans, ce programme était en attente de validation auprès de la Commission Européenne. "Un verrou juridique qui a été levé il y a 15 jours", a précisé Patrick Devedjian, "J'ai rencontré deux fois la commissaire européenne en charge de la concurrence, Madame Neelie Kroes, pour défendre ce projet et autoriser un financement public partiel pour équiper les zones non rentables comme les zones concentrant pavillons et immeubles de petite taille, soit 47% de la superficie du département. Les collectivités savent désormais comment avancer dans ce domaine dans le respect de la concurrence. ll s'agira d'une infrastructure réseau neutre, ouverte à l'ensemble des opérateurs." Le Conseil général apporte 59 millions d'euros au projet, et les partenaires privés abondent à hauteur de 363 millions d'euros jusqu'en 2015. A cette date, 100% des foyers, des entreprises et des institutions publiques du département seront raccordés en fibre optique FTTH (Fibre To The Home) à des tarifs proches de l'ADSL pour les particuliers et proche du SDSL pour les professionnels et les collectivités territoriales. Photo : Patrick Devedjian, Ministre de la relance et Président du Conseil général des Hauts-de-Seine (D.R.) Sequalum qui fait office d'opérateur fibre optique pour tous les autres opérateurs, discute toujours des prix de la prise avec Free, Orange, SFR, Numéricable ou Bouygues Télécom. Pierre Danon, PDG de Numéricable, explique que "le catalogue des prix opérateurs sera très bientôt fixé. Nous sommes pour l'instant sur un jeu provisoire qui sera affiné dans les semaines qui viennent". Si la filiale de Numéricable est bien en charge du réseau passif (horizontal), le raccordement des immeubles (vertical) en fibre surnuméraire (4 fibres par foyer) est à la charge de l'opérateur qui devient dès lors maître d'oeuvre. Ainsi Free pourra installer sa solution point à point et Orange rester fidèle à sa technologie de réseaux GPON, une liaison fibre jusqu'à l'immeuble, puis la division d'un accès (2,5 Gbit/s dans le sens descendant et 1,25 Gbit/s dans le sens montant) entre plusieurs abonnés (64 maximum). Pour déployer son réseau de fibre dans les Hauts-de-Seine, Sequalum compte bien profiter des infrastructures de France Télécom et de Colt qui maillent déjà une partie du département. Pour le reste et pour éviter de multiplier les travaux de génie civil, la filiale de Numéricable tirera sa fibre optique dans les canalisations souterraines existantes et exploitera les travaux en cours. A Bois-Colombes par exemple, c'est la réfection du réseau électrique de l'éclairage public qui sera mise à profit. Fin 2009, les ZAC (Zone d'activité commerciale) du Trapèze à Boulogne-Billancourt et des Bruyères à Bois Colombes seront complètement aménagées. Et début 2010, ce sera le tour des villes de Clichy, Levallois-Perret, Neuilly-sur-Seine et Boulogne-Billancourt puis Antony, Chaville et Clamart. Dès la phase 1, de 2010 à 2013, toutes les villes du département seront en partie équipées. Et à la fin de la phase 2 qui se terminera fin 2015, 100 %du territoire sera couvert. "Avec ce programme pilote, nous entamons à la fois une révolution numérique mais également juridique puisque nous ouvrons la voie, avec l'accord de la Commission Européenne, au financement public d'infrastructures réseaux. Tous les pays européens attendaient l'issue cette décision pour lever les incertitudes juridiques. Désormais les collectivités savent comment avancer dans le respect du droit de la concurrence", a conclu Patrick Devedjian.