La convergence fixe/mobile ne fait pas recette
Les offres de convergence fixe/mobile proposées depuis deux ans par France Telecom et SFR ne font pas recette. L'offre quadruple-play récemment lancée par Bouygues Telecom ne séduirait guère plus. Les raisons seraient pratiques et techniques mais aussi psychologiques.
(Source EuroTMT) Depuis plusieurs années, la convergence fixe/mobile est présentée comme l'un des axes majeurs de l'avenir des télécoms. Au point d'ailleurs que les instances de régulation en ont fait l'un des éléments centraux de leur stratégie pour développer la concurrence. La quatrième licence aiguillon de la convergence Notamment en France. En quittant ses fonctions à la tête de l'Arcep, Paul Champsaur soulignait ainsi que l'attribution de la quatrième licence de téléphonie mobile était non seulement importante pour améliorer la situation concurrentielle sur le marché de la téléphonie mobile, mais aussi pour permettre aux FAI de développer des offres convergentes et répondre ainsi à la concurrence des opérateurs télécoms intégrés (France Télécom, SFR) ou à celle des opérateurs mobiles se développant dans l'Internet à haut débit (comme Bouygues Telecom). Dans les faits, depuis deux ans, les opérateurs ont eux-mêmes exploité ce nouveau marché en lançant des premières offres : Unik pour France Télécom et Happy Zone pour SFR. Bouygues Telecom est allé plus loin avec son nouveau forfait quadruple-play (Idéo) combinant un accès à haut débit et un abonnement mobile. S'il est trop tôt pour faire un bilan de l'offre de Bouygues Telecom lancée le 25 mai, les premiers résultats ne seraient pas très bons, selon un spécialiste du secteur. Ce qui ne constituerait pas une véritable surprise. Réagissant à l'annonce du troisième opérateur mobile français, les analystes de la Société Générale soulignaient que ce type d'offre n'avait pas rencontré un grand succès dans les pays européens dans lesquels des opérateurs s'y étaient essayés, comme en Belgique avec l'offre quadruple-play de Belgacom. Des obstacles psychologiques et pratiques « Les raisons de l'échec des offres groupées, jamais totalement élucidées [...], sont d'ordre psychologique (dichotomie entre l'abonnement mobile réputé personnel et l'abonnement haut débit du ressort de la famille, inquiétude devant une facture unique pour la famille et donc potentiellement élevée) et technique (période de résiliation difficilement conciliables entre les différents abonnements familiaux) » ajoutaient les auteurs de l'étude. France Télécom et SFR ne communiquent plus sur le sujet D'ailleurs après avoir communiqué sur les premiers résultats commerciaux de leur offre respective, France Télécom et SFR (qui a d'ailleurs retiré du marché les offres convergentes développées par Neuf Cegetel après le rachat de cet opérateur fixe) sont devenus étrangement silencieux. Il est ainsi impossible d'obtenir le moindre chiffre concernant Unik, alors que début 2008 l'opérateur s'était fixé un objectif de taux de pénétration de 15 % de sa base d'abonnés mobiles à fin de 2008. Interrogé sur la multiplication des offres convergentes, Geoffroy Roux de Bézieux, le PDG de Virgin Mobile France, a souligné qu'elles ne constituaient pas un grand danger, les opérateurs peinant à convertir plus de 10 à 15 % de leurs clients. Une fourchette élevée selon un analyste financier qui estime que le taux de pénétration pour ce type d'offre ne dépasse pas « quelques points ». Et de se montrer très dubitatif sur la capacité d'Iliad de faire mieux s'il obtenait la quatrième licence mobile. Si ces offres ne semblent pas prendre sur le marché grand public, la situation sur le marché professionnel ne serait pas meilleure. Les dirigeants de Completel indiquaient récemment que, s'ils se devaient d'avoir en catalogue des offres convergentes fixe - mobile, la demande des entreprises était, pour le moment, très faible.